Vestiges de peintures préhistoriques a "La Cueva del Pernil", Játiva (Valence)
Henri Breuil
[page-n-19]
ISSN 1989-508
H. BREUIL
Ve.~tige.~
de.
pe.inture.~ préhistorique.~
a «La Cue.va de.I Pe.rnil», Jâtiva (Vale.nce.)
Le 6 Mars 1917, j'explorai quelques grottes ou abris du voisinage
de la pittoresque ville de Jativa. Je ne découvris de vestiges intéressants que dans la seule Cue/Ja dei Pern il. située à très faible distance
de la ville. dans les basses croupes avoisinant immédiatement le Ca/lJario et un peu en amont de celui-ci. Ce point est situé entre la ville
de Jativa et la crête rocheuse portant les ruines imposantes de ses
Casti/los dont celui d'amont le domine presque immédiatement.
La grotte-abri contenant des peintures forme un recoin à angle
droit dont le toit est soutenu par un pilier naturel. Elle est creusée
dans une roche, calcaire ou grès molassique, qui m'a paru du Tertiaire
récent, et qui est portée comme Pliocéne dans la carte géologique générale d'Espagne au 1.500.000.
La grotte qui sert souvent de refuge à des nomades, est peu agréable
comme séjour à cause de sa saleté. Les surfaces en sont généralement
peu propres à avoir gardé des peintures, sauf une grande surface per·
pendiculaire. lisse et haute comme une muraille, à droite de l'entrée
occidentale et presque en dehors. Sous des inscriptions modernes qui
la souillent, cette surface présente des vestiges mal conservés de pein·
tures préhistoriques, probablement de style oriental espagnol, mais
plus grandes que d'ordinaire. Etant donné la difficulté de les lire convenablement. on ne peut se faire une idée exacte de ce qu'elles étaient
à l'état frais, d'autant plus qu'elles se sont en partie surchargées entre
elles.
On trouvera dans le dessin ci-joint, qui est la mise au propre de
mon décalque, tout ce que J'al su y déchiffrer. Il se peut qu'en vlsl·
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PEINTURES PREHISTORIQUES A fLA CUEVA DEL PERN lU
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tant la grotte à diverses heures, on puisse: y voir d'autres détails qui
m'ont échappé et même corriger plus ou moins ma lecture. Je n'étais
pas, lors de ma découverte, en expédition régulière de recherches et
n'étais muni que du strict indispensable pour un relevé de fortune .
j'espérais avoir d'autres occasions de revoir ces lieux, qui ne se sont
plus renouvelées.
Sur le panneau peint, et superposé à de larges bandes rouges très
p~lies appartenant à de grandes silhouettes, plus anciennes, se voit à
gauche, en rouge plus intense, une sorte de ramure de cervidé, formée
de 4 branches très disparates; une à gauche, en grand arc de cercle,
puis une plus courte, droite, une troisième, droite aussi, mais plus
longue, et avec deux étages d'andouîllers opposés par paires, enfin
une courte bande asciforme s'évasant légèrement vers l'extrémité. Au
dessous, se voit une tête à museau en pointe, une ligne de poitrail et
des vestiges de ventre.
Un peu en avant et plus bas, se remarque un grand axe oblique,
peut-être surmonté d'une tête, et du haut duquel descendent en s'écartant 2 bras symétriques, dont le gauche se termine en main tridentée.
Plus à droite, vient un grand motif orienté verticalement, séparé
en deux segments: le supérieur, en plus mauvaise état et qui parait
se terminer carrément en haut, a le côté gauche très sinueux, et le
droit à peine coudé; l'inférieur est un trapèze formé de 4 traits s'écartant en éventail jusqu'à la base de la figure. j'ignore le sens de cette
figure. extrèmement conventionnelle et qui s'écarte de ce que je con·
nais. Peut-être serait-ce un grand Poisson de style trés conventionnel?
A "extrémité droite, existe encore une reste de petit rameau à
double étage, ressemb lant assez symétriquement à l'une des ramures
de cerf précédent; comme on ne peut savoir s'il s'agit d'une figure
entière ou d'un débris, toute interprétation serait risquée.
Tels sont les très modestes vestiges que contient la CuelJQ dei Pernil,
ils doivent inciter les chercheurs de la région à continuer leurs prospections dans cet orient de l'Espagne dont l'art rupestre paléolithique
supérieur est si attachant et soulève tant de problèmes.
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pe.inture.~ préhistorique.~
a «La Cue.va de.I Pe.rnil», Jâtiva (Vale.nce.)
Le 6 Mars 1917, j'explorai quelques grottes ou abris du voisinage
de la pittoresque ville de Jativa. Je ne découvris de vestiges intéressants que dans la seule Cue/Ja dei Pern il. située à très faible distance
de la ville. dans les basses croupes avoisinant immédiatement le Ca/lJario et un peu en amont de celui-ci. Ce point est situé entre la ville
de Jativa et la crête rocheuse portant les ruines imposantes de ses
Casti/los dont celui d'amont le domine presque immédiatement.
La grotte-abri contenant des peintures forme un recoin à angle
droit dont le toit est soutenu par un pilier naturel. Elle est creusée
dans une roche, calcaire ou grès molassique, qui m'a paru du Tertiaire
récent, et qui est portée comme Pliocéne dans la carte géologique générale d'Espagne au 1.500.000.
La grotte qui sert souvent de refuge à des nomades, est peu agréable
comme séjour à cause de sa saleté. Les surfaces en sont généralement
peu propres à avoir gardé des peintures, sauf une grande surface per·
pendiculaire. lisse et haute comme une muraille, à droite de l'entrée
occidentale et presque en dehors. Sous des inscriptions modernes qui
la souillent, cette surface présente des vestiges mal conservés de pein·
tures préhistoriques, probablement de style oriental espagnol, mais
plus grandes que d'ordinaire. Etant donné la difficulté de les lire convenablement. on ne peut se faire une idée exacte de ce qu'elles étaient
à l'état frais, d'autant plus qu'elles se sont en partie surchargées entre
elles.
On trouvera dans le dessin ci-joint, qui est la mise au propre de
mon décalque, tout ce que J'al su y déchiffrer. Il se peut qu'en vlsl·
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tant la grotte à diverses heures, on puisse: y voir d'autres détails qui
m'ont échappé et même corriger plus ou moins ma lecture. Je n'étais
pas, lors de ma découverte, en expédition régulière de recherches et
n'étais muni que du strict indispensable pour un relevé de fortune .
j'espérais avoir d'autres occasions de revoir ces lieux, qui ne se sont
plus renouvelées.
Sur le panneau peint, et superposé à de larges bandes rouges très
p~lies appartenant à de grandes silhouettes, plus anciennes, se voit à
gauche, en rouge plus intense, une sorte de ramure de cervidé, formée
de 4 branches très disparates; une à gauche, en grand arc de cercle,
puis une plus courte, droite, une troisième, droite aussi, mais plus
longue, et avec deux étages d'andouîllers opposés par paires, enfin
une courte bande asciforme s'évasant légèrement vers l'extrémité. Au
dessous, se voit une tête à museau en pointe, une ligne de poitrail et
des vestiges de ventre.
Un peu en avant et plus bas, se remarque un grand axe oblique,
peut-être surmonté d'une tête, et du haut duquel descendent en s'écartant 2 bras symétriques, dont le gauche se termine en main tridentée.
Plus à droite, vient un grand motif orienté verticalement, séparé
en deux segments: le supérieur, en plus mauvaise état et qui parait
se terminer carrément en haut, a le côté gauche très sinueux, et le
droit à peine coudé; l'inférieur est un trapèze formé de 4 traits s'écartant en éventail jusqu'à la base de la figure. j'ignore le sens de cette
figure. extrèmement conventionnelle et qui s'écarte de ce que je con·
nais. Peut-être serait-ce un grand Poisson de style trés conventionnel?
A "extrémité droite, existe encore une reste de petit rameau à
double étage, ressemb lant assez symétriquement à l'une des ramures
de cerf précédent; comme on ne peut savoir s'il s'agit d'une figure
entière ou d'un débris, toute interprétation serait risquée.
Tels sont les très modestes vestiges que contient la CuelJQ dei Pernil,
ils doivent inciter les chercheurs de la région à continuer leurs prospections dans cet orient de l'Espagne dont l'art rupestre paléolithique
supérieur est si attachant et soulève tant de problèmes.
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