Récentes découvertes de vases campaniformes dans la Vallée du Rhône
Jean Arnal
A. Blanc
[page-n-145]
J.
ARNAL ET A. BLANC
( France)
Recentes découvertes de vases
campaniformes dans
la Vallée du Rhône
Les prehistoriens espagnols se sont penchés depuis longtemps
et avec compétence sur 10 question des vases camponiformes. Il ne
peut que leur être agréable d'être tenus au courant des récentes
découvertes faites dans ce domaine en Europe et particulièrement
en France. C'est dans cet esprit que nous présen tons quelques trouvailles fo ites pendant ces derniers lustres. Nous rappellerons en
outre, certaines pièces connues depuis longtemps qui méritent
d'être exhumées des revues locales où elles reposent .
!.-Tumulu$ de Soyons. (Soyons, Ardèche) (fig. 1, 1)
Ce tumulus se situe sur la commune de Soyons, à 2 km. au sud
du grand oppidum qui por t e le même nom. Il a une forme ellipti que (1 Om x 6m) et est compose d'un loess nature l sur lequel re posent quelques assises de pierres .
Sur les conseils de M. de Mortillet, le vicomte Lepic et Jules
Saunier de Lubac, y entreprirent avant 1900 des fouilles, sans
grand succès semble - t- i1. Deux tronchees portant du milieu du
grand axe, avaient ete creusées vers le centre du monument. Ces
deux tranchées s'enfonçaient profondément dons le loess stérile,
mois dans la coupe de la pierraille, sons doute dégagés par l'érosion pointaient de la coupe, lors de notre passage en 1957.
-
\9
145 -
•
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ARNAl _ BLANC
LYON.
.11
•
1•
VAL.fNCE
0;
• la
.7
AVIGNON
,9
Fig. l.-Carte de la vallée du RhOne.-l : TUmulus de Soyons (Soyons, Ardèche).
- 2: Grotte de Baume Sourde (Francillon, DrO .-3: Station de Beaume)
vallon (Beauvallon, Drômel.--4; Grotte Nicolas (St. Genies de COmolas.
G ard ).-5: Vallée du G ardon.--6: Abri de la Roche Ronde (Castellet, Var ).
- '1 : Abri de Fraischamp (La RoQue sur P ernes. Vaucluse).-8: Hypogées
d'A rlés (Fontvieille, Bouches du RhOne).-9: Environs de Cavaîllon (Vaucluse).-lO: Abri de Perpétalrt
rezin, Isère)
-
(Mollans, DrOme).-lI: .I\brl serezin (Se-
146 -
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1
VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
,
L'un de nous (A. B.) en portant de ces os, 0 pu d égager le sque lette d'un homme replié, près duquel gisaient les restes écrasés de
deux vases companiformes (fig. 2, 1 et 2), un poignard de cuivre
du t ype de Ciempozuelos (f ig . 2, 3 ). Deux petites dalles dressées li mitaient la tombe 0 lOcm sous la surface du tumulus . On peut
supposer avec vraisemblance que cette tombe ne contenait qu'un
seu l individu (l) .
I .-Vase (fig . 2, 1)
C'est un gobelet à fond plat, componiforme, qui g isait à cote
de la tête du cadavre. Il est bien lissé et de couleur brune. 11 porte
de nombreuses bandes étroites ornées au pointillé et estampées,
alternant avec de minces zones lisses. Deux de ces zones li sses sont
coupées hori zontolement par un trait po intill é. (Hauteur: 130mm.
diam: lOmm).
Un tel décor est une dégénérescence du style cordé décrit par
Egon Ge rsbach (2) dont les pr incipales trouvailles se si tuent en
Bretagne, en Savoie, dans la région rhénane, en Ga lice. Tel quel,
c'est encore en Saxe-T huringe que nous trouvons des types les plus
proches (3) notammen t à Reuden et Bitterfeld, dont nous reparle rons. Car ce n'est plus du vrai cordé mois un poinçonné p lus tardif
qui en dérive.
,
2.-Vase (fig. 2, 2)
11 a la forme d'une écuelle sub-conique à fond ombiliqué. Pâte
de couleur brune bien lissée. (Hauteu r: 55mm, diam: 140mm) . La
moitié supérieure porte un décor très chargé composé d'une rangée
de troits verticaux alignés puis séparés por des lignes horizontales
de nombreux traits verticaux ou obliques plus ou moins alignés et
disposés en deux régistres.
Le fond es t orné de quatre rayons partant de l'ombilic, et pro céden t de la mêm e technique.
Notre écuelle a des similaires fort nombreux en Espagne et notammen t dons la grotte de Somaen où elle se trouve en stratigra fil A ';)o,oÎlre dons le "Bulletin de la Société Préhistorique Françoise",
toma LVI, 1959.
(2 ) E. GERSBAC H: "Schnur_ und Hokelmoschenverzierung ouf westeurop(iisc"'en Glockenbechern", Johrbuch der Schweizerischen Gesellschoft f(.ir Urges chichte, Bond 46, 1951, Bosel, 1958, carle 3.
(3) A. DEL CASTILLO YURRITA; "La culluro dei vasa componiforme (su
origen y elClension en Eu rope)", Borcelono, 1928. IOm. CLXXI, num. 1 el 2 .
Voir aussi lom. LXXX IV et LXX IV_2.
-
147 -
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4
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phie mois sans mobilier associé (4). Aussi trouvons nous qu e à côté
du gobelet qu i procède d'une tradi t ion Europe centrale, cette
écuelle apport e un é lémen t t rès espagnol qu'il n'est pos mauvai s
de trouver en étroi t e associa tion.
\
\
FIg. 2.- Tumulus de Soyons (Soyons, Ardèche).- l: Ecuelle ombiliquée à décor
rayonnant.-2: GObelet à décor estampé.-3: Poignard de cuivre ù sole car-
rée.
(1 / 21
3 .-Poignard de cu ivre (fig. 2, 3) .
Il appar t ient au type de Ciempozuelos, c'es t à dire qu 'i l a une
lame triangulaire longue de 55mm pour 37mm de large. Ses deux
{
de Somoen (Sor;o)", Archiva de Prehislorio Levantino, vol. IV, Valencia, 1953,
pagina 135.
-
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5
VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
bords sont biseautés sur les deux faces sur une largeur de 5mm; la
soie est carrée, longue de 35mm pour 14mm de large. Ses bords
son t martelés. Analyse pratiquée par Ph. Marécha l : P = 0; Cd
= 0; As = 0'30; 5 = traces; Si = 0; Fe = 0; Mn = 0; Pb = traces; Sn = traces; Bi = 0,07; Ni = 0,05; Al = 0; n = 0,20; Au
= 0; Ag = 0,04; Cu = élément prédominant,
Naus ne pouvons rien conclure d'une te lle pièce, cor ce poi gnard occompo~ne les vases companiformes un peu partout en Eu rope. Le fait d'avoir ses bords relevés par martelage est un signe
d'époque tardive.
Le fameux poignard des hypogées d'Arles (5) présente les mêmes caractéristiques.
4.-Fragment de flèche en silex.
•
Il ne s'agit que de la pointe et nous eh ignorons donc 10 forme
exacte.
Conclusion: A notre connaissance, la ciste de Soyons est la première sépulture individuelle découverte en France, appartenant à
la civilisation pyrénaïque de Pericot. Sa richesse permet de tirer
des conclusions les plus intéressantes puisque ses attaches tant en
Europe centrale qu'en Espagne, établissant un pont entre ces deux
points extrèmes. Nous croyons pouvoir 10 doter du deuxième tiers
du Chalcolithique c'est à dire dons les environs de -1700 à -1600.
Les boutons perforés en Vont du paraître à cette époque et se sont
prolongés dans le début du bronze ancien.
II.-la grotte de Baume-Sourde. (Commune de Francillon, Drôme).
(6) (fig. l, 2).
Découverte par des spéléologues, MMrs. Cornet et Vignard, elle
comporte un enchevètrement de galeries disposées sur trois étages. Dons une grande salle, un immense chaos (largeur è la base:
30m, hauteur: 60m) de gros blocs interdisait l'accès d'autres prolongements souterrains. Ce chaos dont la pente dépasse 60°, ce qui
interdit toute hypothèse d'habitat in situ, est recouvert d'une couche peu épaisse d'argile contenant pêle-mêle, de la cendre, des
tessons de céramique, des fragments d'ossements. Cette véritable
{51 J. ARNAL, J. LATOUR et R. RIQUET: "LE'S monumE'nl$ E'I stolions néolilhiqups de 10 Regi6n d'Arles-en-Provence", Etudes Roussillonnoises, tome lit.
nûm. 1 Perpignon, 1953, p6g. 27.
{61 B. S. P. F.• 1957, nûm. 3-4, pag. 120.
-
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6
coulée archéologique provien t vraisemblablement d'un étage supé rieur au jourd'hui partiell ement repéré. De toute façon, cette formation occidentelle écarte toute possibi lité de stratigraphie.
Les matériaux recueillis se subdiv isent en :
Lissoires en os: 6.
Fusaïole en terre cuite: 1.
Silex atypique: 10.
Poterie: nombreux tessons pouvant se classer en :
Chassée:1 récent.
Companiforme.
Champ d'Urnes et Hallstattien .
Nous ne parlerons évidemment que des vases campaniformes .
•
l.-Gobelet (fig. 3, 1).
,
Est un gobelet de forme classique, à fond plot. La pâte est
gris-bleuté, bien épurée, formant des couches superposées, l'extérieur et l'intérieur bien lissées, tirant sur le brun chamois. Trois
bandes te décoren t. La plus haute, large de 20mm, est estampée de
trous losongiques très serrés essayant manifestement d'imiter le
décor de la "kerbschnitt keramik". Les points estampés alternent
avec de fines zones réservées. Aprés 20m:" laissé sans ornement,
la deuxième zone estampée a 23mm de large et comprend Quatre
zones estampées alternant avec trais autres chargées de traits pa ~
rollèles tres serrés.
Enfin, la base est ornée après 20mm de pâte lisse, d'une rangée
de points losangiques estampés, de traits horizontaux et finalement
d'une rangée de traits verticaux.
Ce g:)belet bien que de forme classique porte un décor très
"Saxe~Thuringe" par la largeur et le petit nombre des zones lisses
et ornées (qui se disposent par 3 et 2) et la technique de la pointe
losangique estampée (7). Dons la région rhénane, nous avons peu de
comparaisons à faire. Quelques tessons et deux gobelets présentés
par E. Songmeister (8) portent deux ou trois zones larc;és chargées
de décor mois ce décor même diffère sensiblement du notre.
Fi nalement c'est encore à la Soxe ~Thuringe que nous préférons
(7)
A. DEL CASTILLO YURRITA, op. cil. not e 3 .
fS) E. SANGMEISTER: "Die Ju n!jsteinzeit irn nordrnoinisc nen Hessen. Tei l
111. Die Glockenbeenerkultur und die Becherkulturen", Senri/ten ZUT Urgesehieh~
le, Sa nd Ill, 1, Hessisehes Londesmuseum Kossel und Vorgesehi ehl liches Seminor
der Unive rs itêi! Morburg, Melsungen, 1951 , tof. Il , 3-6 et tof . III , 1 et 2.
-
150 -
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
1
rapporter notre gobelet, sans oubl ier qu'i l sert d'interméd iaire entre cette province et la côte est de la péninsule ibérique, Cette im pression se développera au cours de notre étude,
,
•
... ...•.....::........
,
Fig, 3.--Grotte de Baume SOurde (Francillon, Drôme).-l: Gobelet orné par es·
tampage.-2: Magnifique vase noir orné d'excision, et ombHlqué.- 3: Ecuelle
estampée et ornée de décor rayonnant.-4: Ecuelle estampée,-5: Fragment
de gobelet.-6: Fragment d'anse estampée,
(l / ~)
2.-Vase (fig. 3, 2) .
C'est un e pièce vraiment extraordinaire par la beauté de son
exécution et la perfection de ses fo rmes. Sa couve rte est d'un noir
brillant, coupé par trois zones décorées et incrustees d'un blanc im-
151 -
•
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-
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8
peccable. Sa forme est arrondie avec petit col terminée par une
lèvre équarrie et ombilic à la bose. La première zone décorée porte
deux zig-zog excisés encadrant une rongée de petits traits v.erticaux. La deuxième est sensiblemen t 10 même tondis que 10 plus
basse est composée d'une série de traits en losange dominant un
dernier zig-zog exc ise.
Plus de la moitié du récipient s'est conservé intact, de telle fa çon que vu sous un bon ang le on le croirai t entier. Nous n'ovons
jamais rien vu d'aussi beau et notre première impression 1'0 foit
attribuer à 10 civilisation hallstattienne. Un examen minuti eux
nous a permis de le remettre à sa vraie place c'est à dire au chal colithique.
Nous n'ovons trouvé de comparaison, tout au moins pour la
partie supérieure qu'avec les vases de Numance, mais leur forme
générale, leur taille et le décor infé~ieur ne permet pas de pousser
plus loin la comparaison (9).
Nous signalerons aussi que A. de i Costilla a montré que le décor
de losanges couchés ou d'X alignés encadrés deux traits horizontaux étaient courants en Saxe-Thuringe. Néanmoins, malgré la présence simu ltanée de zig-zog réservés par excision, il n'y a pas de
formes arrondies comme à Boume Sourde .
3 .-Ecuelle (fig . 3, 3) .
A pâte gris - bl~u recouvert ou dedans et ou dehors d'une cou verte fauve bien lissée. Le fond est ombiliqué. Son bord est orné de
quatre bondes, deux faites de traits verticaux serrés encadrés de
deux traits horizontaux, les deux outres, sons espaces vides sont
chargées de coups de pointes losangiques. Le fond porte six rayon s
de traits parallèles encadrés de coups de poinçon losangiques.
4.-Ecuelle (fig. 3, 4).
Semblable à la précédente mois sons décor rayonnant Ô la base
et ne portant que trois bondes, deux estompées et une faite de
traits verticaux serrés non encadrés.
La forme d'écuelle se rapproche à peu près uniquement des prototypes du Sud -Est français et de la péninsule ibérique . Les quel ques écuelles de Saxe-Thuringe ou de l'Europe centrale, voire de
l'Italie (Sardaigne) sont montées sur tro is ou quetre pieds.
(9)
A . DEL CASTILLO YURRITA, op. cil. nOIe
-
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~,
IOm. XXXIV.
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
9
Par contre, le Portugal, la Meseta Centrale, la Catalogne et le
Sud-Est Espagnol sont copieusement fournis de telles coupes apodes. L~ fond ombiliqué, le décor rayonnant tout cela unit étroitement la péninsule ibérique et plus particulièrement la région pyrénéenne à la val1ée du Rhône.
S.-Fragment de gobelet (fig. 3, 5).
Orné de zones larges dont le décor diffère sensiblement des
autres récipients. En effet, celui-ci porte en plus des coups de poinçons losongiques, des "x" alignées et non encadrées et des traits
ob li ques.
6 .-Anse décorée (fig. 3, 6).
Le dessin indique clairement qu'il s'6git d'une onse dé
corée, pièce extrêmement rare en Fronce . La pôte en est gris-bleu
comme les outres camponiformes, à couverte chamois sombre. Le
décor est fait d'un rég istre comportant des impressions de losan ges à centre réservé. En bas, des tra its verticaux complètent la porenté avec les autres récipients de même style. Si nous essayons de
reconstituer la pièce, nous dessinerions une cruche dans le style des
vases companiformes comme nous en découvrons tant en Europe
centrale, tont dans le Sud de la Pologne (10) qu' en Saxe-Thuringe
(Rottleben) (11).
Mois s'il est solidement établi q ue cette anse décorée de Bou me Sourde a 10 même pâte et le même décor que les vases campaniformes qui l'accompagnent, s'il est évident que beaucoup de vases campaniformes d'Europe centrale on t une anse décorée, il n'en
reste pas moins qu'elle est à la limite du chalcolithique final, et du
début du bronze moyen où ces anses prennent un gran developpe ment, r,otamment dons la forêt de Haguenau (12).
Tout semble donc plocer les vases campaniformes de notre
grotte à la fin du chalcolithique.
(10) M GIMBUTAS: "The Preh'stary of Eastern Europe. Part l, Mesalith,c.
Necli thi, and Capper Age Cultures in Russia and the Boltic Area", American
School of Prehistoric Reseorch, Peabody Museum, Harvard University, BuUetin
nûrr.. 20, Cambridge, Moss., 1956, oplote 24 en bas.
f i l ) A. DEL CASTILLO YURRITA, 0::>. cil. nOIe 3, lom. CLXXX, 2.
(12) F. A. SCHAEFFER: "Les tertres funéraires préhistoriques dons la Forêr
de Haguenau.!. Les tumulus de l'Age du Bran;!:e", Haguenau, 1926, fig. 24 a,
el autres.
20
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10
III.-La sta tion néolithique de Beauvallon (fig. l, 3)
En octobre 1952, l'un de nous (A. B.) découvrait fortuitement
une petite station de surface dons 10 ban li eu sud de Valence (entre Portes et Beauvallon). Un défonçage agricole avait complètement bouleversé une petite série de fons de cabanes disposés su ivant un arc de cercle. La destruction éta it totale, le soc de la charrue ayant entamé le substratum en poudingue de la terrasse alluviale. Après les pluies d'automne nous avons pu récupérer une partie importante du matériel. L'outillage lithique et 10 poteri e appartient presque exclusivement ou chasséen. Nous y avons relevé deux
industries, une lamellaire, des flèches tranchantes grignotées ou
non, des flèches perçantes, l'outre plus grossière sur éclats. Dons
10 céramique, nous retrouvons 10 même dualité, d'une port une céramique chasséenne fine avec un fragment probable de vase-support et un fragment de flûte de Pan, et d'autre part une sér ie p lus
différente d'où nous détacherons trois fragments d'un m ême vase
campaniforme (fig. 4).
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Fig. 4..-5taUon de Beauvallon (DrOme). Gobelet ornée de pointillés Jaches.
<1 / 2)
Ce vase, dont la pâte est rouge, est un Qobelet o rn é au pointillés d isposés en hau t, en form e de t riangle la poin te en bas, surmonta nt un e zone portant des trai ts obliq ues. Une o utre ligne an-
154. -
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
II
nonce une outre bonde à zig-zog réservé encodré de triang les a lternés tra ités au pointillé. L'a technique adoptée appartient ou pi queté espacé.
Cette technique n'est pas inconnue dans le courant général des
vases campaniformes. Nous en avons de bons exemples en Espagne, à Carmona (Andalousie), à Furadouro (Portugal), à Kerveret
en Plomeur (Finistère), et à Worms (Rhin Central) (13).
Nous datons ce vase dont la technique d'ornementation est très
proche du style international, du début du chalcolithique, tout de
suite après la fin de l'occupation chasséenne de la vallée du Rhône.
IV.-La vallée du Gord on (fig. 1,5).
Nous avions l'impression jusqu'à présent que la vallée du Gor don était très riche en vases campaniformes. Nous ne tomberons
pos dans l'excès contraire en disant qu'elle est très pauvre, mais
eu égard à l'immense matériel qui est sorti de ses innombrables
grottes, la proportion de vases campaniformes est effectivement
minime. Les Musées de Nîmes et de Montpellier dont les vitrines
et les rése rves regorgent de poterie ne possèdent que que lques tessons de céramique pyrénaïque. Nous ne citerons que q ue lques
exemplaires intéressants.
~
...
Fig. 5.-Canyons du Gardon (Gllrdl.~ l: Grotte des Frères, style international.
-2: Grotte de Pi\qu es.~3: Grotte NiCOlas.
(1 / 2 )
( 13) A. DEL CASTILLO YURR ITA, op. cil. noIe 3, lom. LXXXV, 3; IOm.
LXXXIX, 3; IOm. CIV, 3 el lom. CLXXX II, 1.
Vo ir oussi P.-R. GIOT, J. BRIARD et J. L'HELGOUACH: "Fouil le de l'allée
couverte de Men-Ar-Rompet ô Kerbors (Côtes-du-Nord}", Bulletin de la Société
Prehistorique Françoise tome L1V, Le Mons, 1957, p6g. 493, fig. 7.
~
155
~
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12
ARNAl - BLANC
.--Fragmen t de gobelet (fig. 5, 1).
Est un fragment d'un grand gobelet de s tyle interna tional à
fond plat d'un beau rouge vif, portont encore deux bandes pointil -
lées larges de 9mm séparés par Smm de zones réservées.
La présentation de cette pièce trouvée près de la vallée du Rhône était nécessaire car d'après ce que nous avons montré dans les
poges précédentes, il semblait qu'il n'y avait que des témoins d'une
occupation tardive alors que toutes les époques sont bien représen -
lées.
2.-Fragmen t de gob elet (fig. S, 2).
Est un fragment de gobelet trouvé dons 10 grotte de Poques
(Collias, Gord). Sa pâ te rouge-brique a une texture très serrée ~ue
ô une excellente cu isson. Son ornementation consiste en une zane
remplie de coups de poinçons losangiqu es encadrée de deux traits.
Au-dessus et ou dessous courent deux rongées de petits traits Vf'rticaux lim ités aussi por deux lignes horizontales.
Ce tesson peu connu, ollie comme dons les exemplaires de la
région de Valence, u ne technique ou trait continu et des bondes
estompées (ou pseudo-excisée). Nous le classons aussi dons une
époque tardive abondamment représentée en Espagne et plus rarement en Europe centrale.
3.---Gobelet (fig. 5, 3).
Nous avons mis dans cette serie le gobelet réconstituable de
la grotte Nicolas (St Génies de Comolas, Gard), qui est plus proche des bords du Rhône que du Gordon, parce qu'il est exposé dons
les vitrines du Musée de Nîmes. Comme celui de la grotte de Pâques, sa pô te est rouge-orangé et sa cuisson excellente. II est orné
de haut en bas de traits continus, parfois coupé de zones à petits
traits alternés. ,II tire son orig inal ité de la bonde réservée, plo:ée
en haut de 10 panse et à 10 base du col, q u i porte de loin en loin
quatre points estompés en forme de losange.
Nous n'avons jamais rencontré ce motif dans la littérature ni
en visitant des musées. Cela n'enlève rien à la beauté de cette piè ce qui méritait de sortir de l'oubli.
V.-A bri de la Roche-Ronde (Castellet, Var) (fig. 1,6).
Ce sont des récip ients peu connus dont nous voulons rappeler
la présence dons la vallée du Rhône, ou dons ses vallées ad jacentes.
-
156 -
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13
VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
R. de Ca brens les a trouvés et publiés en 1923, dans la revue
"Rhodania".
L'abri a donné:
Fig. 6.-Abri de la Roche Ronde (Castellet, Var).-I: Ecuelle ornée (!e
-2: Fragment de gobelet estampé.
(1: 112 -
tiam~el"S .
2: 1/1 )
I.-Ecuelle (fig. 6, 1).
A fond ombiliqué réconstituable. San ornementation consiste
en une série de troits verticaux puis de damiers traités de la même
façon. La zone se termine comme elle avait commencé c'est à dire
par une rangée de tra its verticaux encadrés de lignes horizontales.
Plus bas, nous avons encore deux rangées isolées de traits verticaux encadrés.
Le damier rectangulaire, a une vaste répartition. L'Angleterre,
l'Europe centrale et l'Espagne en ont donné (14) mois pour trouver de meilleures comparaisons, il fout voir l'écuelle de Palmella
(Portugal) (15) ornée des m êmes damiers mais en plus de zig -zog
excisés et d'un fond à décorer rayonnant.
La Moravie en a aussi donné, avec traits horizontaux et verti caux (16), ainsi que des exemplaires à damiers allongés lisses excisés (17). Une station encore inédite de la Charente maritime en 0
livré que notre ami C. Burnez va publier.
2 .-Tesson (fig. 6, 2).
Un deuxième tesson est orné de losanges estompés et de traits
incisés. Cela fait avec l'écuelle précédente un ensemble assez tardif.
(14) A. DEL CASTlllO YURRITA, op. cil, notc 3, lam. CCI.
(15) A. DEL CASTlllO YURRITA, op. cit. note 3, lam. XXIX et lam. XXII.
(16) A. DEL CASTllLO YURRITA, op. cil. note 3, lam. CXlVll1.
( 17) l. HAJEK: "Knofliky stredoeropske skupiny kultury ... ", Prcd\ozeno,
1956,Obr. 12-9.
-
157-
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•
ARNAL _ BLA NC
VI.-Divers .
Nous pourrions citer auss i des exemplaires de vases camponi formes découverts dans la bosse Vallée du Rhône. Le campaniforme de s tyle int ernationa l et la coupelle plus tardive de l'hypogée
d'Arnaud-Castellet (Fontvieille, Bouches du Rhône) son t trop con nues pour que nous y reveni ons. Ce ne sont pas des cos isolés pu isqu'il y a aussi de3 tessons dans les hypogées de Boun ias e t de la
Source ( f S) (f ig. l , 8).
Plus récemment, M. Paccord a fait connaître troi s écuelles (fig .
7) qu'il a découvert dons l'abri de Fro ischom p (La Roque sur Per-
Ftij:. 'l.- Abrl de FraischEl!llp (La Roque sur P ernes, Vaucluscl.- \ et 2: Ecuel-
les estampées.- 3: Ecuelle incisée et ombiliquée.
(1 / 2)
nes, Vaucluse) (fig . 1, 7) . Elles sont richement décorées de zig-zog
excisés, au de triangles es tampés . L'une d'elles a un fond orné de
rayons inci sés et estampés .
Rema rquons en passant que trois techniques se coudaient sur
ces trois magnif iques pièces. Les num. 1 et 2 de la figure 7 sant
ornés de zig-zog réservés por excision de t riongles qui l'entourent.
Mais on y trouve auss i des tria ngles estompés sur les rayons du
fond du vase num. 2 et sur J'écuelle num. l , mais dans ce cas, apparoit la disposition en triangle.
(18)
Loc. dt. noie 5.
-
158 -
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
15
L'écuelle num 3, par cantre, est entièrement incisée et cela
pour imiter en plus superficie l le décor de la "kerbschnitt". Cette
dernière est en outre ombiliquée.
Cet ensemble de Fraischamp, est à rapprocher des trouvailles
espagnoles, et notcmment de Somaen qui ont fourni de nombre
exemples similaires.
------- --------'-
- -:--:-----------
.,
-- ---- -- ---- - - ----.
Fig. 8. _ Abri de Perpétalri (Mollans, Drôme).-l: Gobelet profond~ment Incisé.-2: Fragment de gobelet excisé.-3: Fragment de gobelet estampé.-4 et
5: Fragments de gobelets ornés au pointillé.
n / 2)
Près de là, Dumoulin, expose ou Musée de Covoillon (fig. l, 9)
le produit de ses fouilles dans les grottes environnantes. On peut
voir dons ses vitrines, de nombreux tessons de campaniformes tont
de style international, qu'exci sé.
-
159 -
[page-n-160]
16
ARNAL - BLANC
VII.-Le cimetière de PerpétoÎri (Mollans, Drôme) (tig. 1, 10) (19)
A. e t L. Catelon ont fouillé ce cimetière aux environs de 1900.
Dans leur publication, ils le décrivent comme un abri sous roche
où se trouvaient des tombes individuelles bordées de petites pierres placées de champs. Mois ils ne donnent que peu de détails.
Le mobilier archéologique se compose de vestiges d'un équipe ment chasséen et de vases componiformes.
On peut y distinguer deux séries. Des gobelets sont ornés de
traits profondément incisés et disposes en triangles ou z ig-zog intriqués. Certains de cette série sont ornés au pointillés (fig. 8, 1,
4 et 5) .
Fig. 9.-Abl"! de Sérezin (Sérezin, lsèrel.-Gobelet de style InlernaUonal-cordé.
(1 / 2)
D'outres sont estampés (fig. 8, 3) ou excisés (fig. 8, 2). Le premier porte en outre des triangles estompés de losanges comme on
peut le voir dans l'écuelle num. 2 de Fraischamps.
Il n'était pas inutile d'exhumer ces vieilles découvertes, que
(19) A. el l. CATELA N: "Le cimetière neolithique de PerpClolrj", A. F. A.
S. Le Hovre, 1914, p60. 673-76.
-
160 -
[page-n-161]
VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
17
leur auteurs ont publiées sans dessin et qu i devrait foire un jour
l'objet d'une monograph ie.
VIII.-L' abri de Sérez in (Isère) (fig
1, 11) (20)
Il s'agit d'un abri sepulcral sous poudingue, probablement sem blable à celui de Perpêtairi, découvert en abril 1959 et publié par
J. Combier et J. P. Thévenot dans la revue "Rhodonio" - 1959.
Un gobelet zoné a été mis en jour. Sa pôte est rougeôtre et son
décor se compose de zones décorées de pointillés alternant avec
une ligne cordée. Il appartient donc au type mixte internationa lcordé que doit être aussi ancien que l'international pur (fig. 9).
CONCLUSION
La vallée du Rhône a joué un rôle capital au Chalcolithique et
celo à toutes les époques. Nous pensons avoir montré que depuis
les gobelets de style international jusqu'aux écuelles les plus tardives, les vases campaniformes y sont représentés. La ciste à sépulture individuelle richement dotée de deux vases, d'un poignard
de cuivre et d'une flèche de silex est probablement le premier
"close-find" trouvé en Fronce alors qu'ils sont si courants en Europe centrale et nordique, jusqu'aux îles britann iques inclues. Or
l'écuelle qu'elle contient, a des fidèles reproductions en Espagne et
surtout dons 10 riche grotte de Somaen qu'elle permet de dater
en chronologie absolue, car ce magnifique ensemble, ne peut être
abaissé au de-là de - 1500, - 1400 pour la date la plus basse.
Le thème decaratif qui se compose de traits verticaux ou obli ques alignés en rongées superposées est très caractéristique de Soyons et de Somaen (21). Ils ne peuvent ê t re que contemporains
avec des décalages minimes dus à la transmission de l'un vers
l'autre.
Qu'ils soien t appelés "archers" par Mme Pia Laviosa Zambotti,
ou buveurs de bière par V. Gordon-Childe ou simplement "forgerons" comme la plupart des préhistoriens, il n'en reste pas mo ins
qu e ces fabricants de vases cam pan iformes ont réuss i une étonnante performance en parcourant toute l'Europe centro-occidentale. Il faudra maintenant tenir compte de la vallée du Rhône
camme voie de passage empruntée par ces voyageurs impénitents.
(20)
(21)
J. COMBlER el J. p . THEVENOT, Rhodonio, 1959.
Loc. cil. noIe 4.
-
21
161 -
[page-n-162]
[page-n-163]
J.
ARNAL ET A. BLANC
( France)
Recentes découvertes de vases
campaniformes dans
la Vallée du Rhône
Les prehistoriens espagnols se sont penchés depuis longtemps
et avec compétence sur 10 question des vases camponiformes. Il ne
peut que leur être agréable d'être tenus au courant des récentes
découvertes faites dans ce domaine en Europe et particulièrement
en France. C'est dans cet esprit que nous présen tons quelques trouvailles fo ites pendant ces derniers lustres. Nous rappellerons en
outre, certaines pièces connues depuis longtemps qui méritent
d'être exhumées des revues locales où elles reposent .
!.-Tumulu$ de Soyons. (Soyons, Ardèche) (fig. 1, 1)
Ce tumulus se situe sur la commune de Soyons, à 2 km. au sud
du grand oppidum qui por t e le même nom. Il a une forme ellipti que (1 Om x 6m) et est compose d'un loess nature l sur lequel re posent quelques assises de pierres .
Sur les conseils de M. de Mortillet, le vicomte Lepic et Jules
Saunier de Lubac, y entreprirent avant 1900 des fouilles, sans
grand succès semble - t- i1. Deux tronchees portant du milieu du
grand axe, avaient ete creusées vers le centre du monument. Ces
deux tranchées s'enfonçaient profondément dons le loess stérile,
mois dans la coupe de la pierraille, sons doute dégagés par l'érosion pointaient de la coupe, lors de notre passage en 1957.
-
\9
145 -
•
[page-n-146]
ARNAl _ BLANC
LYON.
.11
•
1•
VAL.fNCE
0;
• la
.7
AVIGNON
,9
Fig. l.-Carte de la vallée du RhOne.-l : TUmulus de Soyons (Soyons, Ardèche).
- 2: Grotte de Baume Sourde (Francillon, DrO .-3: Station de Beaume)
vallon (Beauvallon, Drômel.--4; Grotte Nicolas (St. Genies de COmolas.
G ard ).-5: Vallée du G ardon.--6: Abri de la Roche Ronde (Castellet, Var ).
- '1 : Abri de Fraischamp (La RoQue sur P ernes. Vaucluse).-8: Hypogées
d'A rlés (Fontvieille, Bouches du RhOne).-9: Environs de Cavaîllon (Vaucluse).-lO: Abri de Perpétalrt
rezin, Isère)
-
(Mollans, DrOme).-lI: .I\brl serezin (Se-
146 -
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1
VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
,
L'un de nous (A. B.) en portant de ces os, 0 pu d égager le sque lette d'un homme replié, près duquel gisaient les restes écrasés de
deux vases companiformes (fig. 2, 1 et 2), un poignard de cuivre
du t ype de Ciempozuelos (f ig . 2, 3 ). Deux petites dalles dressées li mitaient la tombe 0 lOcm sous la surface du tumulus . On peut
supposer avec vraisemblance que cette tombe ne contenait qu'un
seu l individu (l) .
I .-Vase (fig . 2, 1)
C'est un gobelet à fond plat, componiforme, qui g isait à cote
de la tête du cadavre. Il est bien lissé et de couleur brune. 11 porte
de nombreuses bandes étroites ornées au pointillé et estampées,
alternant avec de minces zones lisses. Deux de ces zones li sses sont
coupées hori zontolement par un trait po intill é. (Hauteur: 130mm.
diam: lOmm).
Un tel décor est une dégénérescence du style cordé décrit par
Egon Ge rsbach (2) dont les pr incipales trouvailles se si tuent en
Bretagne, en Savoie, dans la région rhénane, en Ga lice. Tel quel,
c'est encore en Saxe-T huringe que nous trouvons des types les plus
proches (3) notammen t à Reuden et Bitterfeld, dont nous reparle rons. Car ce n'est plus du vrai cordé mois un poinçonné p lus tardif
qui en dérive.
,
2.-Vase (fig. 2, 2)
11 a la forme d'une écuelle sub-conique à fond ombiliqué. Pâte
de couleur brune bien lissée. (Hauteu r: 55mm, diam: 140mm) . La
moitié supérieure porte un décor très chargé composé d'une rangée
de troits verticaux alignés puis séparés por des lignes horizontales
de nombreux traits verticaux ou obliques plus ou moins alignés et
disposés en deux régistres.
Le fond es t orné de quatre rayons partant de l'ombilic, et pro céden t de la mêm e technique.
Notre écuelle a des similaires fort nombreux en Espagne et notammen t dons la grotte de Somaen où elle se trouve en stratigra fil A ';)o,oÎlre dons le "Bulletin de la Société Préhistorique Françoise",
toma LVI, 1959.
(2 ) E. GERSBAC H: "Schnur_ und Hokelmoschenverzierung ouf westeurop(iisc"'en Glockenbechern", Johrbuch der Schweizerischen Gesellschoft f(.ir Urges chichte, Bond 46, 1951, Bosel, 1958, carle 3.
(3) A. DEL CASTILLO YURRITA; "La culluro dei vasa componiforme (su
origen y elClension en Eu rope)", Borcelono, 1928. IOm. CLXXI, num. 1 el 2 .
Voir aussi lom. LXXX IV et LXX IV_2.
-
147 -
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4
ARNAL _ BLANC
phie mois sans mobilier associé (4). Aussi trouvons nous qu e à côté
du gobelet qu i procède d'une tradi t ion Europe centrale, cette
écuelle apport e un é lémen t t rès espagnol qu'il n'est pos mauvai s
de trouver en étroi t e associa tion.
\
\
FIg. 2.- Tumulus de Soyons (Soyons, Ardèche).- l: Ecuelle ombiliquée à décor
rayonnant.-2: GObelet à décor estampé.-3: Poignard de cuivre ù sole car-
rée.
(1 / 21
3 .-Poignard de cu ivre (fig. 2, 3) .
Il appar t ient au type de Ciempozuelos, c'es t à dire qu 'i l a une
lame triangulaire longue de 55mm pour 37mm de large. Ses deux
{
pagina 135.
-
148 -
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5
VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
bords sont biseautés sur les deux faces sur une largeur de 5mm; la
soie est carrée, longue de 35mm pour 14mm de large. Ses bords
son t martelés. Analyse pratiquée par Ph. Marécha l : P = 0; Cd
= 0; As = 0'30; 5 = traces; Si = 0; Fe = 0; Mn = 0; Pb = traces; Sn = traces; Bi = 0,07; Ni = 0,05; Al = 0; n = 0,20; Au
= 0; Ag = 0,04; Cu = élément prédominant,
Naus ne pouvons rien conclure d'une te lle pièce, cor ce poi gnard occompo~ne les vases companiformes un peu partout en Eu rope. Le fait d'avoir ses bords relevés par martelage est un signe
d'époque tardive.
Le fameux poignard des hypogées d'Arles (5) présente les mêmes caractéristiques.
4.-Fragment de flèche en silex.
•
Il ne s'agit que de la pointe et nous eh ignorons donc 10 forme
exacte.
Conclusion: A notre connaissance, la ciste de Soyons est la première sépulture individuelle découverte en France, appartenant à
la civilisation pyrénaïque de Pericot. Sa richesse permet de tirer
des conclusions les plus intéressantes puisque ses attaches tant en
Europe centrale qu'en Espagne, établissant un pont entre ces deux
points extrèmes. Nous croyons pouvoir 10 doter du deuxième tiers
du Chalcolithique c'est à dire dons les environs de -1700 à -1600.
Les boutons perforés en Vont du paraître à cette époque et se sont
prolongés dans le début du bronze ancien.
II.-la grotte de Baume-Sourde. (Commune de Francillon, Drôme).
(6) (fig. l, 2).
Découverte par des spéléologues, MMrs. Cornet et Vignard, elle
comporte un enchevètrement de galeries disposées sur trois étages. Dons une grande salle, un immense chaos (largeur è la base:
30m, hauteur: 60m) de gros blocs interdisait l'accès d'autres prolongements souterrains. Ce chaos dont la pente dépasse 60°, ce qui
interdit toute hypothèse d'habitat in situ, est recouvert d'une couche peu épaisse d'argile contenant pêle-mêle, de la cendre, des
tessons de céramique, des fragments d'ossements. Cette véritable
{51 J. ARNAL, J. LATOUR et R. RIQUET: "LE'S monumE'nl$ E'I stolions néolilhiqups de 10 Regi6n d'Arles-en-Provence", Etudes Roussillonnoises, tome lit.
nûm. 1 Perpignon, 1953, p6g. 27.
{61 B. S. P. F.• 1957, nûm. 3-4, pag. 120.
-
149 -
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ARNAl - BLANC
6
coulée archéologique provien t vraisemblablement d'un étage supé rieur au jourd'hui partiell ement repéré. De toute façon, cette formation occidentelle écarte toute possibi lité de stratigraphie.
Les matériaux recueillis se subdiv isent en :
Lissoires en os: 6.
Fusaïole en terre cuite: 1.
Silex atypique: 10.
Poterie: nombreux tessons pouvant se classer en :
Chassée:1 récent.
Companiforme.
Champ d'Urnes et Hallstattien .
Nous ne parlerons évidemment que des vases campaniformes .
•
l.-Gobelet (fig. 3, 1).
,
Est un gobelet de forme classique, à fond plot. La pâte est
gris-bleuté, bien épurée, formant des couches superposées, l'extérieur et l'intérieur bien lissées, tirant sur le brun chamois. Trois
bandes te décoren t. La plus haute, large de 20mm, est estampée de
trous losongiques très serrés essayant manifestement d'imiter le
décor de la "kerbschnitt keramik". Les points estampés alternent
avec de fines zones réservées. Aprés 20m:" laissé sans ornement,
la deuxième zone estampée a 23mm de large et comprend Quatre
zones estampées alternant avec trais autres chargées de traits pa ~
rollèles tres serrés.
Enfin, la base est ornée après 20mm de pâte lisse, d'une rangée
de points losangiques estampés, de traits horizontaux et finalement
d'une rangée de traits verticaux.
Ce g:)belet bien que de forme classique porte un décor très
"Saxe~Thuringe" par la largeur et le petit nombre des zones lisses
et ornées (qui se disposent par 3 et 2) et la technique de la pointe
losangique estampée (7). Dons la région rhénane, nous avons peu de
comparaisons à faire. Quelques tessons et deux gobelets présentés
par E. Songmeister (8) portent deux ou trois zones larc;és chargées
de décor mois ce décor même diffère sensiblement du notre.
Fi nalement c'est encore à la Soxe ~Thuringe que nous préférons
(7)
A. DEL CASTILLO YURRITA, op. cil. not e 3 .
fS) E. SANGMEISTER: "Die Ju n!jsteinzeit irn nordrnoinisc nen Hessen. Tei l
111. Die Glockenbeenerkultur und die Becherkulturen", Senri/ten ZUT Urgesehieh~
le, Sa nd Ill, 1, Hessisehes Londesmuseum Kossel und Vorgesehi ehl liches Seminor
der Unive rs itêi! Morburg, Melsungen, 1951 , tof. Il , 3-6 et tof . III , 1 et 2.
-
150 -
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
1
rapporter notre gobelet, sans oubl ier qu'i l sert d'interméd iaire entre cette province et la côte est de la péninsule ibérique, Cette im pression se développera au cours de notre étude,
,
•
... ...•.....::........
,
Fig, 3.--Grotte de Baume SOurde (Francillon, Drôme).-l: Gobelet orné par es·
tampage.-2: Magnifique vase noir orné d'excision, et ombHlqué.- 3: Ecuelle
estampée et ornée de décor rayonnant.-4: Ecuelle estampée,-5: Fragment
de gobelet.-6: Fragment d'anse estampée,
(l / ~)
2.-Vase (fig. 3, 2) .
C'est un e pièce vraiment extraordinaire par la beauté de son
exécution et la perfection de ses fo rmes. Sa couve rte est d'un noir
brillant, coupé par trois zones décorées et incrustees d'un blanc im-
151 -
•
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-
ARNAL _ BLANC
8
peccable. Sa forme est arrondie avec petit col terminée par une
lèvre équarrie et ombilic à la bose. La première zone décorée porte
deux zig-zog excisés encadrant une rongée de petits traits v.erticaux. La deuxième est sensiblemen t 10 même tondis que 10 plus
basse est composée d'une série de traits en losange dominant un
dernier zig-zog exc ise.
Plus de la moitié du récipient s'est conservé intact, de telle fa çon que vu sous un bon ang le on le croirai t entier. Nous n'ovons
jamais rien vu d'aussi beau et notre première impression 1'0 foit
attribuer à 10 civilisation hallstattienne. Un examen minuti eux
nous a permis de le remettre à sa vraie place c'est à dire au chal colithique.
Nous n'ovons trouvé de comparaison, tout au moins pour la
partie supérieure qu'avec les vases de Numance, mais leur forme
générale, leur taille et le décor infé~ieur ne permet pas de pousser
plus loin la comparaison (9).
Nous signalerons aussi que A. de i Costilla a montré que le décor
de losanges couchés ou d'X alignés encadrés deux traits horizontaux étaient courants en Saxe-Thuringe. Néanmoins, malgré la présence simu ltanée de zig-zog réservés par excision, il n'y a pas de
formes arrondies comme à Boume Sourde .
3 .-Ecuelle (fig . 3, 3) .
A pâte gris - bl~u recouvert ou dedans et ou dehors d'une cou verte fauve bien lissée. Le fond est ombiliqué. Son bord est orné de
quatre bondes, deux faites de traits verticaux serrés encadrés de
deux traits horizontaux, les deux outres, sons espaces vides sont
chargées de coups de pointes losangiques. Le fond porte six rayon s
de traits parallèles encadrés de coups de poinçon losangiques.
4.-Ecuelle (fig. 3, 4).
Semblable à la précédente mois sons décor rayonnant Ô la base
et ne portant que trois bondes, deux estompées et une faite de
traits verticaux serrés non encadrés.
La forme d'écuelle se rapproche à peu près uniquement des prototypes du Sud -Est français et de la péninsule ibérique . Les quel ques écuelles de Saxe-Thuringe ou de l'Europe centrale, voire de
l'Italie (Sardaigne) sont montées sur tro is ou quetre pieds.
(9)
A . DEL CASTILLO YURRITA, op. cil. nOIe
-
152 -
~,
IOm. XXXIV.
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
9
Par contre, le Portugal, la Meseta Centrale, la Catalogne et le
Sud-Est Espagnol sont copieusement fournis de telles coupes apodes. L~ fond ombiliqué, le décor rayonnant tout cela unit étroitement la péninsule ibérique et plus particulièrement la région pyrénéenne à la val1ée du Rhône.
S.-Fragment de gobelet (fig. 3, 5).
Orné de zones larges dont le décor diffère sensiblement des
autres récipients. En effet, celui-ci porte en plus des coups de poinçons losongiques, des "x" alignées et non encadrées et des traits
ob li ques.
6 .-Anse décorée (fig. 3, 6).
Le dessin indique clairement qu'il s'6git d'une onse dé
corée, pièce extrêmement rare en Fronce . La pôte en est gris-bleu
comme les outres camponiformes, à couverte chamois sombre. Le
décor est fait d'un rég istre comportant des impressions de losan ges à centre réservé. En bas, des tra its verticaux complètent la porenté avec les autres récipients de même style. Si nous essayons de
reconstituer la pièce, nous dessinerions une cruche dans le style des
vases companiformes comme nous en découvrons tant en Europe
centrale, tont dans le Sud de la Pologne (10) qu' en Saxe-Thuringe
(Rottleben) (11).
Mois s'il est solidement établi q ue cette anse décorée de Bou me Sourde a 10 même pâte et le même décor que les vases campaniformes qui l'accompagnent, s'il est évident que beaucoup de vases campaniformes d'Europe centrale on t une anse décorée, il n'en
reste pas moins qu'elle est à la limite du chalcolithique final, et du
début du bronze moyen où ces anses prennent un gran developpe ment, r,otamment dons la forêt de Haguenau (12).
Tout semble donc plocer les vases campaniformes de notre
grotte à la fin du chalcolithique.
(10) M GIMBUTAS: "The Preh'stary of Eastern Europe. Part l, Mesalith,c.
Necli thi, and Capper Age Cultures in Russia and the Boltic Area", American
School of Prehistoric Reseorch, Peabody Museum, Harvard University, BuUetin
nûrr.. 20, Cambridge, Moss., 1956, oplote 24 en bas.
f i l ) A. DEL CASTILLO YURRITA, 0::>. cil. nOIe 3, lom. CLXXX, 2.
(12) F. A. SCHAEFFER: "Les tertres funéraires préhistoriques dons la Forêr
de Haguenau.!. Les tumulus de l'Age du Bran;!:e", Haguenau, 1926, fig. 24 a,
el autres.
20
153-
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ARNAL _ BLANC
10
III.-La sta tion néolithique de Beauvallon (fig. l, 3)
En octobre 1952, l'un de nous (A. B.) découvrait fortuitement
une petite station de surface dons 10 ban li eu sud de Valence (entre Portes et Beauvallon). Un défonçage agricole avait complètement bouleversé une petite série de fons de cabanes disposés su ivant un arc de cercle. La destruction éta it totale, le soc de la charrue ayant entamé le substratum en poudingue de la terrasse alluviale. Après les pluies d'automne nous avons pu récupérer une partie importante du matériel. L'outillage lithique et 10 poteri e appartient presque exclusivement ou chasséen. Nous y avons relevé deux
industries, une lamellaire, des flèches tranchantes grignotées ou
non, des flèches perçantes, l'outre plus grossière sur éclats. Dons
10 céramique, nous retrouvons 10 même dualité, d'une port une céramique chasséenne fine avec un fragment probable de vase-support et un fragment de flûte de Pan, et d'autre part une sér ie p lus
différente d'où nous détacherons trois fragments d'un m ême vase
campaniforme (fig. 4).
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Fig. 4..-5taUon de Beauvallon (DrOme). Gobelet ornée de pointillés Jaches.
<1 / 2)
Ce vase, dont la pâte est rouge, est un Qobelet o rn é au pointillés d isposés en hau t, en form e de t riangle la poin te en bas, surmonta nt un e zone portant des trai ts obliq ues. Une o utre ligne an-
154. -
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
II
nonce une outre bonde à zig-zog réservé encodré de triang les a lternés tra ités au pointillé. L'a technique adoptée appartient ou pi queté espacé.
Cette technique n'est pas inconnue dans le courant général des
vases campaniformes. Nous en avons de bons exemples en Espagne, à Carmona (Andalousie), à Furadouro (Portugal), à Kerveret
en Plomeur (Finistère), et à Worms (Rhin Central) (13).
Nous datons ce vase dont la technique d'ornementation est très
proche du style international, du début du chalcolithique, tout de
suite après la fin de l'occupation chasséenne de la vallée du Rhône.
IV.-La vallée du Gord on (fig. 1,5).
Nous avions l'impression jusqu'à présent que la vallée du Gor don était très riche en vases campaniformes. Nous ne tomberons
pos dans l'excès contraire en disant qu'elle est très pauvre, mais
eu égard à l'immense matériel qui est sorti de ses innombrables
grottes, la proportion de vases campaniformes est effectivement
minime. Les Musées de Nîmes et de Montpellier dont les vitrines
et les rése rves regorgent de poterie ne possèdent que que lques tessons de céramique pyrénaïque. Nous ne citerons que q ue lques
exemplaires intéressants.
~
...
Fig. 5.-Canyons du Gardon (Gllrdl.~ l: Grotte des Frères, style international.
-2: Grotte de Pi\qu es.~3: Grotte NiCOlas.
(1 / 2 )
( 13) A. DEL CASTILLO YURR ITA, op. cil. noIe 3, lom. LXXXV, 3; IOm.
LXXXIX, 3; IOm. CIV, 3 el lom. CLXXX II, 1.
Vo ir oussi P.-R. GIOT, J. BRIARD et J. L'HELGOUACH: "Fouil le de l'allée
couverte de Men-Ar-Rompet ô Kerbors (Côtes-du-Nord}", Bulletin de la Société
Prehistorique Françoise tome L1V, Le Mons, 1957, p6g. 493, fig. 7.
~
155
~
[page-n-156]
12
ARNAl - BLANC
.--Fragmen t de gobelet (fig. 5, 1).
Est un fragment d'un grand gobelet de s tyle interna tional à
fond plat d'un beau rouge vif, portont encore deux bandes pointil -
lées larges de 9mm séparés par Smm de zones réservées.
La présentation de cette pièce trouvée près de la vallée du Rhône était nécessaire car d'après ce que nous avons montré dans les
poges précédentes, il semblait qu'il n'y avait que des témoins d'une
occupation tardive alors que toutes les époques sont bien représen -
lées.
2.-Fragmen t de gob elet (fig. S, 2).
Est un fragment de gobelet trouvé dons 10 grotte de Poques
(Collias, Gord). Sa pâ te rouge-brique a une texture très serrée ~ue
ô une excellente cu isson. Son ornementation consiste en une zane
remplie de coups de poinçons losangiqu es encadrée de deux traits.
Au-dessus et ou dessous courent deux rongées de petits traits Vf'rticaux lim ités aussi por deux lignes horizontales.
Ce tesson peu connu, ollie comme dons les exemplaires de la
région de Valence, u ne technique ou trait continu et des bondes
estompées (ou pseudo-excisée). Nous le classons aussi dons une
époque tardive abondamment représentée en Espagne et plus rarement en Europe centrale.
3.---Gobelet (fig. 5, 3).
Nous avons mis dans cette serie le gobelet réconstituable de
la grotte Nicolas (St Génies de Comolas, Gard), qui est plus proche des bords du Rhône que du Gordon, parce qu'il est exposé dons
les vitrines du Musée de Nîmes. Comme celui de la grotte de Pâques, sa pô te est rouge-orangé et sa cuisson excellente. II est orné
de haut en bas de traits continus, parfois coupé de zones à petits
traits alternés. ,II tire son orig inal ité de la bonde réservée, plo:ée
en haut de 10 panse et à 10 base du col, q u i porte de loin en loin
quatre points estompés en forme de losange.
Nous n'avons jamais rencontré ce motif dans la littérature ni
en visitant des musées. Cela n'enlève rien à la beauté de cette piè ce qui méritait de sortir de l'oubli.
V.-A bri de la Roche-Ronde (Castellet, Var) (fig. 1,6).
Ce sont des récip ients peu connus dont nous voulons rappeler
la présence dons la vallée du Rhône, ou dons ses vallées ad jacentes.
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
R. de Ca brens les a trouvés et publiés en 1923, dans la revue
"Rhodania".
L'abri a donné:
Fig. 6.-Abri de la Roche Ronde (Castellet, Var).-I: Ecuelle ornée (!e
-2: Fragment de gobelet estampé.
(1: 112 -
tiam~el"S .
2: 1/1 )
I.-Ecuelle (fig. 6, 1).
A fond ombiliqué réconstituable. San ornementation consiste
en une série de troits verticaux puis de damiers traités de la même
façon. La zone se termine comme elle avait commencé c'est à dire
par une rangée de tra its verticaux encadrés de lignes horizontales.
Plus bas, nous avons encore deux rangées isolées de traits verticaux encadrés.
Le damier rectangulaire, a une vaste répartition. L'Angleterre,
l'Europe centrale et l'Espagne en ont donné (14) mois pour trouver de meilleures comparaisons, il fout voir l'écuelle de Palmella
(Portugal) (15) ornée des m êmes damiers mais en plus de zig -zog
excisés et d'un fond à décorer rayonnant.
La Moravie en a aussi donné, avec traits horizontaux et verti caux (16), ainsi que des exemplaires à damiers allongés lisses excisés (17). Une station encore inédite de la Charente maritime en 0
livré que notre ami C. Burnez va publier.
2 .-Tesson (fig. 6, 2).
Un deuxième tesson est orné de losanges estompés et de traits
incisés. Cela fait avec l'écuelle précédente un ensemble assez tardif.
(14) A. DEL CASTlllO YURRITA, op. cil, notc 3, lam. CCI.
(15) A. DEL CASTlllO YURRITA, op. cit. note 3, lam. XXIX et lam. XXII.
(16) A. DEL CASTllLO YURRITA, op. cil. note 3, lam. CXlVll1.
( 17) l. HAJEK: "Knofliky stredoeropske skupiny kultury ... ", Prcd\ozeno,
1956,Obr. 12-9.
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ARNAL _ BLA NC
VI.-Divers .
Nous pourrions citer auss i des exemplaires de vases camponi formes découverts dans la bosse Vallée du Rhône. Le campaniforme de s tyle int ernationa l et la coupelle plus tardive de l'hypogée
d'Arnaud-Castellet (Fontvieille, Bouches du Rhône) son t trop con nues pour que nous y reveni ons. Ce ne sont pas des cos isolés pu isqu'il y a aussi de3 tessons dans les hypogées de Boun ias e t de la
Source ( f S) (f ig. l , 8).
Plus récemment, M. Paccord a fait connaître troi s écuelles (fig .
7) qu'il a découvert dons l'abri de Fro ischom p (La Roque sur Per-
Ftij:. 'l.- Abrl de FraischEl!llp (La Roque sur P ernes, Vaucluscl.- \ et 2: Ecuel-
les estampées.- 3: Ecuelle incisée et ombiliquée.
(1 / 2)
nes, Vaucluse) (fig . 1, 7) . Elles sont richement décorées de zig-zog
excisés, au de triangles es tampés . L'une d'elles a un fond orné de
rayons inci sés et estampés .
Rema rquons en passant que trois techniques se coudaient sur
ces trois magnif iques pièces. Les num. 1 et 2 de la figure 7 sant
ornés de zig-zog réservés por excision de t riongles qui l'entourent.
Mais on y trouve auss i des tria ngles estompés sur les rayons du
fond du vase num. 2 et sur J'écuelle num. l , mais dans ce cas, apparoit la disposition en triangle.
(18)
Loc. dt. noie 5.
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
15
L'écuelle num 3, par cantre, est entièrement incisée et cela
pour imiter en plus superficie l le décor de la "kerbschnitt". Cette
dernière est en outre ombiliquée.
Cet ensemble de Fraischamp, est à rapprocher des trouvailles
espagnoles, et notcmment de Somaen qui ont fourni de nombre
exemples similaires.
------- --------'-
- -:--:-----------
.,
-- ---- -- ---- - - ----.
Fig. 8. _ Abri de Perpétalri (Mollans, Drôme).-l: Gobelet profond~ment Incisé.-2: Fragment de gobelet excisé.-3: Fragment de gobelet estampé.-4 et
5: Fragments de gobelets ornés au pointillé.
n / 2)
Près de là, Dumoulin, expose ou Musée de Covoillon (fig. l, 9)
le produit de ses fouilles dans les grottes environnantes. On peut
voir dons ses vitrines, de nombreux tessons de campaniformes tont
de style international, qu'exci sé.
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ARNAL - BLANC
VII.-Le cimetière de PerpétoÎri (Mollans, Drôme) (tig. 1, 10) (19)
A. e t L. Catelon ont fouillé ce cimetière aux environs de 1900.
Dans leur publication, ils le décrivent comme un abri sous roche
où se trouvaient des tombes individuelles bordées de petites pierres placées de champs. Mois ils ne donnent que peu de détails.
Le mobilier archéologique se compose de vestiges d'un équipe ment chasséen et de vases componiformes.
On peut y distinguer deux séries. Des gobelets sont ornés de
traits profondément incisés et disposes en triangles ou z ig-zog intriqués. Certains de cette série sont ornés au pointillés (fig. 8, 1,
4 et 5) .
Fig. 9.-Abl"! de Sérezin (Sérezin, lsèrel.-Gobelet de style InlernaUonal-cordé.
(1 / 2)
D'outres sont estampés (fig. 8, 3) ou excisés (fig. 8, 2). Le premier porte en outre des triangles estompés de losanges comme on
peut le voir dans l'écuelle num. 2 de Fraischamps.
Il n'était pas inutile d'exhumer ces vieilles découvertes, que
(19) A. el l. CATELA N: "Le cimetière neolithique de PerpClolrj", A. F. A.
S. Le Hovre, 1914, p60. 673-76.
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VASES CAMPANIFORMES DU RHONE
17
leur auteurs ont publiées sans dessin et qu i devrait foire un jour
l'objet d'une monograph ie.
VIII.-L' abri de Sérez in (Isère) (fig
1, 11) (20)
Il s'agit d'un abri sepulcral sous poudingue, probablement sem blable à celui de Perpêtairi, découvert en abril 1959 et publié par
J. Combier et J. P. Thévenot dans la revue "Rhodonio" - 1959.
Un gobelet zoné a été mis en jour. Sa pôte est rougeôtre et son
décor se compose de zones décorées de pointillés alternant avec
une ligne cordée. Il appartient donc au type mixte internationa lcordé que doit être aussi ancien que l'international pur (fig. 9).
CONCLUSION
La vallée du Rhône a joué un rôle capital au Chalcolithique et
celo à toutes les époques. Nous pensons avoir montré que depuis
les gobelets de style international jusqu'aux écuelles les plus tardives, les vases campaniformes y sont représentés. La ciste à sépulture individuelle richement dotée de deux vases, d'un poignard
de cuivre et d'une flèche de silex est probablement le premier
"close-find" trouvé en Fronce alors qu'ils sont si courants en Europe centrale et nordique, jusqu'aux îles britann iques inclues. Or
l'écuelle qu'elle contient, a des fidèles reproductions en Espagne et
surtout dons 10 riche grotte de Somaen qu'elle permet de dater
en chronologie absolue, car ce magnifique ensemble, ne peut être
abaissé au de-là de - 1500, - 1400 pour la date la plus basse.
Le thème decaratif qui se compose de traits verticaux ou obli ques alignés en rongées superposées est très caractéristique de Soyons et de Somaen (21). Ils ne peuvent ê t re que contemporains
avec des décalages minimes dus à la transmission de l'un vers
l'autre.
Qu'ils soien t appelés "archers" par Mme Pia Laviosa Zambotti,
ou buveurs de bière par V. Gordon-Childe ou simplement "forgerons" comme la plupart des préhistoriens, il n'en reste pas mo ins
qu e ces fabricants de vases cam pan iformes ont réuss i une étonnante performance en parcourant toute l'Europe centro-occidentale. Il faudra maintenant tenir compte de la vallée du Rhône
camme voie de passage empruntée par ces voyageurs impénitents.
(20)
(21)
J. COMBlER el J. p . THEVENOT, Rhodonio, 1959.
Loc. cil. noIe 4.
-
21
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