Sur les statues-menhirs du Languedoc-Rouergue (France)
Jean Arnal
C. Hugues
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J.
ARNAL ET C. HUGUES
(France)
Sur les statues-menhirs du
Languedoc-Rouergue
L'~"c~Uen te synthese du Commandant E. Octobon a m's en lum,ere
l'importance des deu" groupes de stalues-menhirs qui se partagent dans
le midi de la France el plus particuherement en Languedoc deu" :l'one,
bien délim;téi!s (1) (fig. J', .
L'un de nous a monlre qu'il y a~ail une dis~iation enlre les dolmens
et les statues-menhirs (21. celles-ci elant reparties, il quelques e"cepl,ons
prês, hors de la région des dolmens. Les exceptions elles-mêmes ne fon t
que confirmer cetle observation, puisqu'eUes correspondent il des OlIombes en rucheu qui contiennent des dépôts d'incineration difficiles il dater, C3r au" complications inheren tes il J'é tude des tombes co!lect,~es
s'ajoute la pauvrete du mobili~r des tombes à incineratiOO'1 (3)
De recentes Irou~ailles de statues-menhirs dans le Gard et d'~utres
moins coonues de la région des hau ts plateaux serOO'1! le pretexte de cet
essai de m,se au point
A~ant toute c.hoo;e, nous ~oulons insister Sur ra dOi de d,ssoctalion~
III E. OCTOBON: uEnquêt. our 1.,. I>guto",,,,,, ~-EnéoI"hH!~ . StOh"" _ _ t~,
.têles g'",,",. dolle. $Culp.én" .•" R........ A"th""",logi~, T. XLI, """,s. 10-12, P<>ri"
193'. PÔII. lOB.
12) J. ARN~ '"P",.en'oc.6n de d6lm ...... y fltOC,OtleS dei ~t_IO da! Hf.....11'", "'" """"'...... XV.XVI , So"'clona, 1953.54, """. 103,
Il) M. lOUIS~. CENTRE DE RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES DES CHENES V€RTS.
"Ln ... ln_ .. o ..... de B"",..., (Cor>vnune de
Ve,,~lc •. Hètouh)". on
d, SI""'i L,ou". XVIII, Botdighcro. 1952, P<>9. 5
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!inUI. nord du Jl'OUP< d ... dol"",,,,, PJ'o!nCcn ..
Anal.. noin: ...'ue....''''nhi...
Gue nous a ~i souvent f,app6 en prenis toire, dans d,fférents cas e l il d,·
verses ëpoques, el qui ,end SI embarrasan tes les éludes exhaus t ives de
cer tains !>IJjels bien précis. Nous e ... avons un e ~ emple remarquable. il la
fin du Néoli thique e l au début du Chalcoli thique, si nous comparons les
civilisations contemporaines languedoclel1l1e$ el de $eine - Oise - Marne
(Bosch-Gimpera)
En effet, le Bassin Parosien a vu s'épanouir Un groupe de t,ibus qui onl
creusé des groll es ar lif,cielles dans la craie. PlUSIeurs de ces hypogêes qUI
ont, sur plan, l'apparence de dolmens il couloir. sont acnés de "déesses
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STATUES_MENHIRS
mères» sculptée~ près des por tes, dans les antichambres. Les squel ettes
qu'on y trouve "", t fréquemment trépanés.
Tout ce comple.:e se trouve disSO(:ié dans le midi de la France: les hypogées ""'t local isés sur les deu.: .ives du bas-Rhône, dans la région d'Ar Ies d'une Pdrt, dans la région d'Uzès d'autre part; un foyer intense de
trep..nation a pu se développer dans la civilisation rodèzienne, sur les
hauts plateau" de l'arriere-pays; !es s tatues-menhirs dont la ressemblance
avec les déesses mères marnaises n'est pas fOttuite, $On t disposèes hors
des zones des hypogées arlésiens et des dolmens languedociens.
Comment ces èlêmen ts dissociés son t-Ils venus se syn tho!tiser dans le
Bassin Parisien (à moins que le mouvement ne soi l inverse)? Nous ne pou vons pas répondre à la question . La pOSer est déjô un progrès. Une é tude
minu ti euse des faits est la seule conduite il tenir . Aussi,.lr l'occasion de la
connaissance de nouvelles s tatues-menhirs, voudrions-nous en donner un
classement aussi simple que possible.
Nous sommes en présence de deux groupes géographiques dictincts,
l'un aveyronnais, l'aUTre gardais. Dans chaque groupe, it y a deux types
de statues, les unes de grande taille, les autres n'e.:cédant pas une soi xanlaine de centlmétres. Celle division, par ticu lièrement nelle dans le Gard,
ne doit pas manquer dans l'Aveyron.
Une autre diffèrolnee qui l ient au milleu na tu rel, réside dans le materiau employé: sur terrain ancien, elles ""'t en granite ou autres roches
cris tallines; dans la partie sédimentaire du Gard, ell es "", t en calca ire ou
en grés fin. L'emploi d'une matière première prise sur place ou dans un
rayon limité est constant.
Enfin, les exemplaires aveyronnais sont réellemen t des statues qui pa
raissen t avoir é lé dressées dans des lieux de cul le , loin de IOUle habi talion. Pour le moment, on ne leur connait aucun conte.:le (4)
Dans le Gard, il s'agi l de loute autre chose. Les grandes dalles sculp·
tées d'origine cer laine proviennen t de cavi les artificIelles creusées il proximité des habita ts. On a trop parlé, dans la littéra t ure spécialisée, des
couvertures en encorbellement de Collorgues (Gard) (5). Ce tte légende il
(4) Lu >fo' ...· ...."I'" du Ma> d·A.a " IMon.I"",. A"..,."",I ovou ....... ,~ Il _
ploc/1.. Mal~~I. ce" . . .II"' ..... """.e .....l1 ~""' ..... mob,lie'. Vld. OCT08ON, !OC.
cil.
no'~
!.
15) E. O. JAMES, "La ,ello,on ",~t-I"o patte do 10 "tambo mjgalllt-jqutt Il "",,<>
~ _
T aboc"",'Ion.....-onen .' ",opagt .. pot le, .-.-..el. d'A,~lo ""ON,to.
..
rlque.
J. or S,o,INT_VENANT: HL.. .............1 d'ArdoêoIog,. ",,
Sulletln Monumental, PatIO, 1909.
Vol. C. HUGUES, E. DROUOT.t S. GARIMOND: ~L..a
do. nypogkl do Callar~ {Gord)", ..., C<>nO'''' P,o!hl".,.ique do Fn>neo, MOf>oco, \959, pag. 658.
.""Ion
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----------
détruire eS I née, aU sIècle dernier, des observations incon trôlées de l'Invel1 te ur, observations admises pa' des prehistoriens qui n'avaient pas vérifié la coupe el le plan exacts de la crypte de Louis Teste. En ,êali tê,
Collorgues, que l'un de nous prospecTe, présente un réseau de galeries Ires
é troi tes, bâties en pierre sèche el en dalles, qui UI loin d'avoir livré son
secret.
les mines de sile" de la Vigne du Cade ISannelles, Gard), a 30 kilomètres au sud-ouest, présen ten t un aspect analogue, el les puilS de mine,
cerclés de pierre sèche, pourraient passer, après un e>
pour des tholos éboulêes.
Quant aux petites STatues, elles sonT des piliers de lombes en ruches,
comme nous l'avons fait remarquer plus haut.
GROUPE AVEYRQNNAI S (pI. 1 e l Il)
Il ne sa .. ,ai! être question de passer en revue les statues-ment·"rs de
J'Aveyron qui déborden t d'ailleurs dans les dépar tements du Tarn et de
l'Herault; mais le premier département posséde les plus belles et les plus
nombreuses.
Elles sont tatactérisees d'abord pa' l'impOrtance du vê temen t qui est
!iCUlpté avec beaucoup de détails, tandis que la face et les memb res inférieurs sont arosez nêgligés.
Sous un visage au nez long, d,t en déte de ckouette», sans boucke,
on peu t voir des tatouages, un collier, des seins, s'il s'agit d'une représen·
tation féminine, ou un «objet», attribu t des personnages masculins. L'ob·
jet est lenu par un baudrier qui passe sur l'êpaule gauche, s'a ttacke il une
bretelle dans le dos el revient sous le bras droit soutenir sa par lie laté·
raie . Au-dessous, une ceinture avec boucle es t généralemen t bien repré sentée et ornee. Plus bas, deux rubans fr3ngés des<:endent verticalement;
ils sont interprétés tantôt comme des jambes aVe1: les pieds nus, tan tôt
comme de simples rubans de ceinture.
Les bras sont représentés el leurs mains tiennent l'obje t, sur les slatues mas<:uHnes. Ces bras, prolongés dans le dos, se terminent par des
crosses que L Balsan appelle des Kcrochets-omoplateu (61. Ils sont ac-
!lil l. 8ALSAN: "LG ""'.... ·menh,' cio Som._Léonce (Coo>mune de Corrobre'. Av",,_
,ont", en Rivilla dl S,udl Ligu", XVI, 8O<>g. 129.
L. BALSAN: "La ..al .... _......-.I>;' do 50u0ntc0u,,~ rAveytonl" . .... Mivlsta dl S...oll U_
~ I. XVI! , Bordlgh ... a, 1951 , pog. 212.
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Octobon. r«:til'lén po, roouo.
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AANN..... UGUe
compagnes, le plus sovvenl, des bretelles e l du b.:to.>drier d4jl (, tés_ En g~'
nérOli, le manIe ..... est schémlo tisé p;If de longs plos parallêles. Nous ne
nous étendroos pas davan tage sur les de tails varies qui peuven t se rencoo
Irer. Cepend.." I, il convien l d'Insister Sut l'exIstence de divinités masculines ou féminines, Il y a même des s tatues qui on t été mar telées et changées de sexe. le lerme de _déesse mèru ne convient donc pas e t let le'mi!
plus vague de «dieu mue t» 01.1 de _déesse mue lle. correspondrait mieux,
semble- t.H, il la réalité (7)
Au suje t de l'obje t, Iou les $Orles d'hypolhèsn on t été brliles; élU!
pennien, poignard, fourreau de poign.lrd et, IOU I rkemmen l, corne d'abon dance ou de choue, .. inli que t'il PfopoW notre ami A. SoulOU Il importe
de remarquer qu'il y .. deux types d'objet. Le p .... mie., verl;c.al (81. porle
pa. une courroie qui p;1Isse de",ê.", le cou ou parfois eSI en baodouillère
Il ressemble da~.antag.e: il un e tui ~ide Cil' il n'.a piI~ d'anneau wp(!"eur
(fig. 3, Il. Le second plus Ir~enl e t peut-être plus .ancien, se termine
par un trou rond très ~isible . Il est accroché obliquement en bondoulllère
ou parfo,s placé hori~on t alement sans moyens de suspension ~islble (PI 2,
num. 1 e t fig. 2, I I.
Pour nous, l'interpréta l'on de ces deuoc objets ne pose pas de proble·
me. JI y il dans Irois dolmens (el dans une grotte) iI~eyronnals des «objelu
bul des sl
seule et molme chose (9). Nous sommes enherement de loOn a~'$. L'objel
enigmatique pourrait être soi t le signe de reconn.ai~nce d'un che f, so, l un
emblème religieux (fig. 3, 2).
On peul mème d,st,nguer les deux types d·objets. L'un ;i OlNerlure
ronde s.upérieure (fig_ 3, 3) provenant du dolmen Se~eyrac (Bo~ouhi,
A~eyron), l'aulre, il somme t tonU~e, muni de deux Irous la léraux prove·
nan l d'un dolmen inconnu du Causse Noir (f ig. 3, '1) et qui corre5pOl1d
exactemen t li l'<> vertiul de la sta tue de Rosseironne (Castelnau·
Valence, Gard) (PI. IV, 3) .
En conclusion, nous disl1nguerons l'obje t ~er l ical de l'obje t oblique,
ni En 1931,01""-,,"" or _ _ d'OCloban, le ".....,. _""""''', , . . . . _ ,
ou Tom e' ill"Hfroul., _ _ • 26 4,""-,, ..." .... .....", on ~"" ""., Au"""d'"",
~. _ . a
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pOUt l'A~,,,, •• A.. Sou _ _ ,. TOt~
(81 OCT08ON, ......". noie 1,...,.,..1'_ _ Hon . , _•• ~ ....... ~ t..
ab ..........;.""".
A. SOUTOU, -P .. >d.t,~
~ de l'A'''''I',,,,,H, ~ Bule..m de la 50<: .... p~.
'''"''''" F~","" ' 0Me LVI, POtI>, 1959, 1>00. 285 .
(91 L 8A.l.SAN: "o.u........1oQw1 ,ni
li .. dt' la Soc"14 P..!hi"Ot'_ Fr"",,,i .., """" XL IX, Per .. , 1952. 1>00- Ill.
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STATUES _MENHIRS
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L-~<>bI .." oblique do Jo ".n", do c.:..wq .... (~, Tam).
3.-"objuI.. .... VOl""',,).
~ ._Mobj ..H ro!cl en 1igni", d'"" doImcn indclmnino! du Oou ... NOl, (Mu""" d·Albi).
de: Jo
de Pauo.
6._ ...."" dc Satru_TModori' (Gud).
7.-plaquo do """lOlo .. dol'; .. pon.n, "'''''''go f.cW o. ~obi<," l l'oven, pli. d'un
man'eau
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S._ploque dr .... i• .., ordoi"'" du dol"",n dc Barbo.t:cno (Elva., Pon"",I).
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d'aprio Il. Octoboo.-N· l d'.1>I"h L BoJ"rL_N' 4 d',pres A. Sotl'OU.N. 7 .. 8 d"l>I"h G. CI V. Lei ......
c"
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IOUS en 5achanl que le 5econd peU l avoir dewc posillons, unt' oblique, l'au
Ire hori:r;ontale. Nous ne pouS5erons pas plU$ loin lu interprétations.
Le groupe des sta tues-menhirs a~eyronnai5es ne s'étale pas sur les
cill icaires 5econd,ires des grands C.US5eS, mais il est sj t u~ dans la bordure
primillire du Milluif Central (Mont ~ne Noire, Monts de La(aune, Plate;!u
du segala) La partie méridiOrlille de ce massi f a du dolmens dont nous ne
$ôlvons pas enCOre s'ils 5e rattachent au groupe li11nguedocien OU au groupe
pvrbléen, ;i moins qu'ils ne compo5enl à eux 5eu!' un pet,t noyau ;lUtonome De toute fillÇon , les statues-ment"rs s'enfoncent en co," entre ce lul ·ci et les dolmens du Languedoc oroenta!.
A défaut de contex te archmloglque, par simple comparaison des ob
lets dessinés SUr les statues et des oble ts recueillis dans les dolmens, on
peut raisonnillblemenl daler ces divinités mue lles d'un Chalcolithique
assex ancien, non que les dolmens ne puis5en t ~tre plus vieux, maos parce
que ces pendeloques de lignite ou d'os doivenl ~ I re contemporaines du
debut de Vige des ""haux
GROUPE GARDOIS (PI III et IVI
Si IOUIU les slalues-menh"s de l'A~eyrOO'1 onl élé décou~ertes cou
cnfes sous l'humus, iIIU tours de Iillbours, OU entreposées dans une cour de
ferme, ce qu, n'est que le 5econd tempS de l'opération pré<::édente, dans
le G,.rd, au contraire, près de 1,'1 moitié des monuments on t é té trouvés
dans des tombes collectives plus ou moins bien datées, mais au moins
chalcoli tniques
Les grandes daUes sont trés frustes, sculptées ou gravfes sur un 5eul
c6té. les bras pe"",ent ~tre absents. les statues féminines, rKOrlnaiubles
,'lUX $e,"s, onl parfOis des «CrOS5eU ou obje ts coudés, l es statues mascu "nes portent un obje t ~veyronn,is Dans un cas, ;i Roneironne (Castel""uValence), le sexe de la di~inité a pu ê lre modifié par l'adJonctlOO'1 d'une
CrOHe, De tou te façOO'1, les statues du Gard con trasten t avec celles de
l'Aveyron par leur fotme .il peine ibauchée.
Il est d,fficlle d'illjouter foi aux descriptions de l'inventeur de la pre mière, extraite de l'hypogée Teste. eoUotgues, qu1 on t donnê heu il l',
t,blis5ement d'une maquelle fa nta1slste de celle sépulture.
La stalue en grés de Foi nac, trouvée dans la grOll, artificielle de la
Craie, aurait é té placé la tâte en bas --encore une fois d'après la dtela ra tion très postérieure du paysan qui la découvr it-, pour fermer une en·
trée de couloir. Que faut- il conclu" de tout cela? Il n'est pas exclu que
les plus anc'ennes de ces stalues. munies de cros5eS, aient été 'employées
-
30 -
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STATUB·MeNHjR~
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plus tard d .. ns des tombes cha!colitnlques, N~anlT'lOins, ce ne sont là que
des hypotnèses_
D'aut,es grandes st"Iues ont ét~ rencontrées iliQlees (Saint-Victor-des
Oulu, ~ette et MIls Mart", il ustelnau-Valern:e), dans des contrées
riches en stalions de plein air , Une découverte recenle, quoique $o1In5 conlelete suffisant, apporte des ~Iemer'lls l"IOtIVeaUle
Il s'agit de la très beUe sTaTue-menhir de ROS5ei,onne (Casleln.;au-Vollence) dont la partie supérieure seulement eSl arrivée jusqu'à flOUS, le
dessin gêné,al est maladroit, mais, daflS la terre, Il Il conservé toute u
netteté. A la suite du long piquetage qui a permiS de dégager les sculptures, la face antérieure eU plane, ce qui donne une ImpreSSIon de ta bluu, la f";jure est ovale avec un gros nn et deux yeux en relief Un
couvre-chef 50Udé aux ar~s sourciliéres 5e termine de part et d'Ntre
par une bou
tes maiflS tevées. l'.ob)eb esl vertical, soutenu par un baudrier dont une
tanié.e passe sous le bras gauche (PL IV, 3)_
Une grande boucle de cein tuton, rectangulaire, est un aTtflbut avey·
ronnais comme. l'obJet, Plus tard, on a surchilrgé la poi tr ine d'une crosse
grilvee, à croche t relevé vers le hau t, ce qui est une position 'are, sinon
unique, Il semblerait donc que la sta tue iI;t étil fhninisee_ Enf,", quel ques l ,ailS obliques !.Ur la trandle 5chhnatl5ent le manteau,
la stèle de Ros5elfOf'V'le evoque irrêsistlblement les statuettes de 1'0
fient miditerraneen, sinon pat la facture du moins par ,'alture gene,ale et
la positIon des mains en .. van!. EUe nous indique aulS; que la crosse pourraIt 'I,e posTilr;eure il l'objet ou que l'embltme jouissait d'un prestige
durable aux yeuJ< des populations locales.
Si nous pasSOrlS aUle divinités de petite taille, il faut signaler deUl(
d6couvertes capitales folites au No,d de Montpellier par le Centre de Re c.herches Archéologiques des Chênes Vertes (10)_
DaflS li premiè.e, i Boui$Sl!t (Fe rrières-les·Venerles, Hériult) (pI III ,
1,4) deUJ< $tatue$ g,ssaienl â l'intérieur d'une tcmbe en ruche très ori '
girlillle, puIsque, exc.l'ptionneltement, ta chambre esl rectangulaire, .. lors
qu'elle es t enlourée d'un mur ov.le. Une de les statues r.ervait de pilier,
t~ndis que la seconde é ta it couchée devanl elle, filce c.ont,e terre u stèle num. 1 porte une beUe têle de choue tte sculptée, rappelant d'ilSe:t
près celles de Bragassargues et do> Saint-ThéodOtl' (Gard). la stèle nu m~ro 2 est moins bien conr.ervee; on y dev",e de5 yeUle, un nez Son ta '
t 101
LOUIS
el
CENTRE Of: RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES 0f:S CHENES VERTS
!oc cil, no •• 3,
"
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MNAL _HUGUES
10
touag e e~t plus visible, et une crosse ~ peine courbee ba rre obliquement
le milieu de la stèle.
Incorporêt! comme pilier au fond d'une tombe en ruche, tace â l'en trêt! (fig 4) la stèle des Cnarifs (St Marlin de Londres, Herault). a I~
forme d'un parallêlepipède, hau t de Om72 , large de Om35 pour 17cm
Fl~. ~. - PIon
d'êpaisseur Sa face est reprewntée par un «T,. dont la barre descen dente larme un nez tres allongé puisqu'il arrive jusqu'au bras. Le sculp
teur a du en ètre gènè puisqu'il l'a raccourci â l'auteur des tatouages
faciaux les yeux sont bien dessinés et il semble que les b.as coowe.gent
el que les mains SOient jointes (Lam. 111,5) (Il).
D'autres dokouve.tes rkentes proviennent du Gard . C'est ainsi que la
stèle de Salnt-Bénézet, exhumée vers 1930 au cours de labours profonds,
repoS
1958 dans son Jardin oû M Berna.dy l'identifia Admirabl emen t conser vêt!, eUe a une figure en écusson et des bras en position orante. Le manteau est marqué par des stries latérales. le dos n'est pas orné (PI. IV , 1
et 2).
A Euzet-les-Bains, la statue _menhir du Colombier, sorlie de terre au
1111 CENTRE DE RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES DES CHENES VERTS: "l.Q OltIe- "olue de Co.onl •. 0ne.1!>. "", de quOI •• """hu.... OYQI .. des envl ...... d. VIoI._le_
Fe .. (~"",ht on Ri.ISle dl Souci! 1.ig0\1. 196.
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STATUES·MENHIRS
"
cours du dêfonçage d'une vigne, D été signalée grâce il la perspicacité de
son propriétaire, M . E. Troupel: tronquée il la base, elle est de forme
triangulaire, dans wn é tat aCluel, el de sec tion ovale. Un couvre·chef
rond surmonTe la lête de chouelle. Un tatouage en mous tache esT placé
au-dessous. Les bras tiennent l'objet aveyronnais que l'on voil reparaître
ici, dans une position oblique; pour sa cupule supérieure, le sculpteur a
utilisé un trou naTurel de la pierre. Le dos bombe n'es t pas orné, mais il
porte une grande cuvette (diamétre: 1:1 cm.; profondeur: 7 cm.1 (PI. IV,
4 et 51.
Ce magnifique témoin gisai l dans une station de plein air qui a don
né, il défaut d'archi tecture funéraire, un mobilier caractériST
ique du Fontbu"ien. L'habitat gallo-romain du Colombier qu i a succédé au gisement
chalcoli Thique ne peu t intervenir pour la daTation de la stèle.
A Bouisse t, les figures anthropomorphes faisaient partie de lombes il
mobilier chalcolithique (vases à provisions à cordons pincés, flèche à aile ·
rons carrés et pédoncule!. Par contre, nous ne saurions fi"er l'âge cert~in
des sépul tures de St Martin de Londres (Cazarilsl. encore en service ii un
Hallstattien assez: avancé (Halls tatt q.
CRONOLQGIE RELATIVE
Nul indice ne nous donne la généalogie des statues-menhirs. Quoi qu'on ne puisse pas affirmer l'antériori té de lelle statue sur telle autre, il
convient d'étudier avec la plus grande allention les détails qui pourraient
nous guider. Pour ce faire, nous utiliserons l'instrument de travail re marquable qu'est l'ouvrage d'E. Octobon, puisque les études respectives
de nos collègues L Balsan, pour l'Aveyron, e t A. Sou tou, pour le Tarn,
n'ont pas encore vU le jour.
Un lait semble acquis : les statues léminines ont des seins, tandis que
les statues masculines sont dotées d'un «objeh. A l'occasion du changement de sexe d'une div;nitè, les préhistoriques martelaient un obje t pour
faire 'essortir les seins OU ajoutaient un objet pour mascul iniser une
dée!iSe. Ces transformations ne sont pas très ra'es, e t nous verrons plus
endent ~ers une fémini:;a tion.
loin qu'elles T
la statue la plus curieuse dans le genre est celle des ArribaTS (Mu rat, Tarn) qui, d'ap,è$ E. Oclobon, a été modifiée deu " lois. Premier ét.. t :
ii l'origine, elle aurait été léminine avec des lei nl en c.e IlI. Second étaT:
deux ~obje ts. auraien t été ajoutés, l'un en relief et l'autre atypique en
creux. Enfin, T
roisième état: l'objet en relief a été mar telé e t celui en
creux caché par un collier ii quatre cercles concentriques (fig. 2,4).
Or, selon nous, ce lle in terprétation pêche par plusieurs c6 te... D'abord,
[page-n-34]
"
AANA.L_HUGUE.S
les attri buts en re lief ne saurai en t M,/! que l e ~ plus anc'en~ car, s' il \!st
posSible de graver une statue déjà sculp tée, il est di ff icile d'y ajouter un
relief. Les seins execu tés en creu ~ ne sont assurémen t pas les plus iln Ciens .
En outre, pOUrQLIOi deux obje ts simul tanes? L'objet scu lpte en rondebosse doi t êTre le plus ancien, alors que le second obje t modi f ie Un sein
qui est lui-même secondaire. Il eu t é te plus simple de graver li nouveau
l'<> primi tif, mais alors les sei"s seraien t res tés en fonction (si nous
osons nous exprimer ainsi) . Il faUa it les neutraliser au moins part iellemen T d'oU la présence de cel obje t Sur le sein droi l.
,
En résumé, on peu l resti tuer comme suit l'évolution compliquée de
la stalue des Arribats. Premier éta l ; une divini té masculine à obje t ho.; :tonl,,1 a été d'abord sculptée (fig 2, 11_ DeUlcieme éta t : pour des raisons
qui nous échappent, mais qu' il est facile d'imaginer, on féminise la sta·
an
lue en martelan l l'objet en reHef el en y ajOU T t deux seins en creux
A ce moment, la ceinlure e$l remon tée il la hauteur des bras; des Irai ts
gravés prolongent les jambes jusqu'il la l'\OUvelie cein ture, mais les plIS
du manteau seron t negligés et resleront dans leur aspect primi ti f (fig, 2,
21. Troisiéme état: au COUrS d'une nouv",lIe refon te, on é tablit le se~e
masculin en trans formant le sein droit en obje t, et le baudrier e$l adjoint
(fig. 2, 3). Quatriéme é ta t ; le sexe faible a finalement le dernier mot el
un collier il quatre rangs cache l'objet le plus rkent (fig. 2, 4) , JI n'yau·
,ait donc pas Irois stades, COtY\lYle le pensait E. Octobon, maIs qualre .
En dehors du fa it unique de ces multiples changemen ts de se xe, la
sta tue des Arribats apporte deu x enseignemen ts: son sexe étai t masculin
.. l'origine e t l'objet en relief, aparemment les plus ancien, eSI horizon·
tal et n'est SOUTenu par aucun b.ioudrier. A une ce rlaine époque le bau·
drier n'aurai l pas été aussi généralisé qu'au mornen l de la deuxiême trans·
formalion. Une lelle conclusion est importante, car une seconde statue
--
forme atypique po~e un même obje t horizon tal, sans baudrier. On peut
en inférer que cet objet es t antérieur il l'obje t vertical, el qu'en oulre
la s tatue de la Verriere peul ê tre a tt ribuée il une êpoque relativemen t
ancienne.
En prenan t les lis tes de E. Octobon, auxquelles Il convient d'ajou ter
lu sta tues de Sainl·LtMlnce e t de $aumecour te publiées par L. Balsan,
nous au rons un 10lal de 29 statues sexués pour le groupe Aveyron·
Tarn·Héraul t. Sur ce nombre , II y a '
,
19 statues masculines.
sta tues h\minines.
7 statues androgynes ou changées de sexe.
[page-n-35]
1
STATUES_MENHIRS
"
Dans la dernlere c"égotie, on distingue une androgyne ceria,ne (Saint
Cernin, Aveyron) et une probable (la Raffinie, M"trin, Aveyron) Parm,
les autres, deux ne peuvenl être ;nlerprêlees e t t,o,s ont olle fem,nllée,
Sur 29 statues é lud.ees, le groupe aveyron"..;s compte 22 st .. wes fNlS '
cullnes il l'origine, 3 f,,",inines et au moins une M1dr09YM. Trois divini tés $Ur s'x ont iltê femlni~, mais nous n'avons aucune preuve du con ·
Iraore, bien que ce soit possible Iles Arribats) . Il y a donc de fortes présompt,ons pour que les uéles masculines soient /Interieures.
Quelques divinités masculines et toutes les déesses portent un large
collier la't de petiles perles. Les Arr ibats nous prouven t que ce Iype de
parure es t tardif. Il eU vraisemblat>le que tous ces coll.ers représentent
les innombrables grlins d'enfilage lrouvk d.1ns les dolmens au ChaltoUthique anCien, el donl de nombreuses stat.ons de ple,n air ont fourn' des
spécimens en cours de fabricat,on.
Les statistiques du groupe gardois sont Ir" d,fférentes, preuve d'une
for le ind,vidualiloi. Parmi lu 16 stolles, nous avons '
8 a:;exuées
6 lemlnines
2 fNlsculines, dont une a 'lé !éminilée pOSter'eurement
Le nombre des stélu asexuees ne permel pas /lulant de déduct,ons
que dans le g.oupe ;)veyron"..,s. Retenons cependant qu'une ,~s en.o::ore
une statue masculine a élé lêmlnisée (Rosseironne, Castelnau-Valence!,
mais il queUe époque? Prkiwn, au», Que les deux s talues masculines
(Euze t et Rosseironne) se situent dans la parl.e nord·ouesl du groupe et
se distinguent par le port d'un .objet». LI! liaison avec le domaine .vey ron"",is a pu se f.ire par la bordure du MaSSif Central
Enlre les deux, les ~Iolhes de R,viére (AveyfOfl) et de Camp..eu
{Gard) pourraient être les chainons in le.méd,a"e!. Avouons pourtanl que
ces utawes. 'IOn1 en mauva,s e lat. On ne discerne que les plis du """'IUu de la stalue de RiViere et, sur le bloc: granil'que de Camp"eu, il ne
res lera ,1 que les Ir.. ces d'une cein lure en creux
En résumé, pas de conclusi6n immédiate. L'ensemble des SlalUU du
G
que l'on puiSse savOor s'II en eSI une antérieure aux aUlrei. Dans le groupe
aveyfOflnais, les divin;l" mascufines sont antérieures aux divinités
nines. Presque IOUles, Sinon toutes, ont éloi dreslées avant fa diffusion du
poign..rd de cuivre
' ' "1-
[page-n-36]
ARNN..·HUGUES
COMPARAISONS
Il ressort de celle courte présentation que les plus anciennes des sta·
tues·menhirs sont au moins chalcolithiques; mais il n'est pas exclu qu'il
yen ait eu de plus tardives, notamment dans l'Avey'on 00 l'isolement
était favorable à une trh len te évolu tion en vase dos {12 1.
Les monuments du Gard avaien t un rôle funeraire; cela explique'a; t
peut·être pourqUOi ils n'étaient pas ornés au revers, étant des tinés à être
vus de face_ En revanche, les sta tues aveyronnaises, exposées comme nos
stalUes modernes, ont é té sculptées sur toutes leurs faces.
Dans le groupe gardais, la différence entre les grandes dalles affectées
aux hypogées et les petits piliers des tombes en ruche est assez: nelle pour
que ce point reste dé finitivement acquis.
La da tat ion absolue reste incertaine. Nous pou vons adopter ,ndifféremment l'ancienne chronologie courte ou la chronologie longue du Car·
bone 14, aucune des deux n'étan t en désaccord avec les stratigraphies
Dans le Fontbuxien -unique culture capable de nous apporter quelques
précisions---, les seules analyses ont .!té exécu tées sur le gisement stra ti·
f,é de la Perte du Cros {Saillac, LotI: le Chasséen s'étendrait de ·3300
il ·2660 et le Fontbuxien débuterait vers ·2600 (131, Une telle date est
trop «pincée» dans ce gisemen t; mais, au Danemark, un dépôt chalcoli·
thique de la TRB cul ture a donné -2500 environ, On peut donc penser
que les s tatues·menhirs du midi de la France on t été façonnées pendant
la seconde moitié du trOisième millén aire el la première moitié du deu·
xième millénaire
Selon nous, il est probable qu'elles on t vu le jour avant la diffusion des
poignards de cuivre, car Il parait invraisembable, s'ils étaient déjà connus,
qu'une de ces armes n'ai t pas f iguré dans l'équipemen t pourtant comple xe
des statues méridionales. La dissociation de celtes·cI du monde dolméni·
que tiendrait au fait qu'elles lui sont postérieures.
Dans les limi tes étroites du Languedoc, même si nous nOUS En tenons
aux s tatues· menhirs, les comparaisons ne sont pas épuisées. Beaucoup de
statues en bois, périssables, on t dû être dre s$ées. En compensation, la ci-
ft' ....
(12) lo,sQ,""" ,,1.1 •• ~ M"," F_III_. 6 Rod.'. on
pr;. po, cer'ol ...... ' .'OU·
ches pt .... lroid..... Que 1.. """" pa" ;" ocutp, ..... Pa, uempt., te >le' u& des Meu",t.
pa". dam le do. dw. br ••• II.. do",
manlf..,,,,,,,,,,, pl .... ,Oc",'e. En .... " .,
probab ....... , ou ..-..onl d. Ir> .culplur. de ta deu "l~ brel.lie, ...... OIC . ' dn fiOch ..
on, ~,é ajou'k ",r '" face an''''i ...... ga<>
(9.-oQulls, "veyran) "",al.....,. pt ..... ~''''" .. <1"" t.. ..,..Ip' u,,, 011,,1 .... 11 ....
(!3) Le "ro' lg,opt,le de .., P."4 du Cros (Soillac. lOll. b ""r~i". daM Gclho, """"
(1 "'e olmo/:>I_, comm
t·_ n,
Loc"",.
[page-n-37]
STATUB_MENHIRS
"
vllisalion rodézienne a hvr~ il l'un de nou~ une figuration an tnropomorpnique en os Il s'agit d'une 1~le avec de...,c Irous incomple ls pour les yeuK
el Un ,rou Iria"'SJulaire pour le nez. La bouene n'est pas représentée. u
p,êce, effilT"lilnenée dilru une càle de boeuf, 6t.il fixée par trois rivets
Celle découverte, faite dans une grolle Jépulcr.lle de Sa,nt·Martin-deLondres (Hérault) (14), .lVec mobilier funér.lire rodézien el cr.ilne trep..né, comme il se doit, a condu,I.iI classer parmi les ,doles anthropomorphi
ques cinq pendeloques rondes il trou tria"Qulaire et perforatÎ0<15 pour des
rivets. Ces faces dont les yeux devaient êlre peints prOViennen t des Baumes Chaudes (Saint-Georges·de lévéjac, Lozère), sur le bord mé"dlO<101I
du Causse de Sauveterre, recuellies autrefois P<'r le docteur Prunieres et
restées inéd, tes. Nous .IVOt'"1S ainsi u,., en5emble de S;K images de dieuK
mueTS (OU de déeS5es), très proches enronologiquement et géographique
ment des statues.ryoennlrs ......-del.il du Rh6ne, les statues comlad,"'es et
proYe~ales de uuris, de Trets eT d'Orgon, ,lU facies si particulier, "'41
para,sse,.,t pas avo,r de rapport culturel direct avec les nOtres
'
En Corse et en Italie du Nord, nolamment. Fivizzano, certa,nes sla·
tues pOUrraient être rapprochées des nôtres (15): même ligure muene en
T, bras el parfois se,ns figurés, quoique lu .Irmes des divinités masculines
soient des poignards en mêtal et non des crosses ou des objels plus arenai·
ques. Il en est de mbne pOUr la Corse où les guerriers O<1t des poignards
e t I"r>bne des rpées, ce qui les s.upposer.lt pl", r«entes encore, S. nous
pouvions le prouver. En effet, il n'eS! pas impos$ible que des impottat,ons
de braue venu d'Orrent aient atteint les iles de la Mediterranée occiden
lale.il la fin du troisiéme miUénaire.
Sans pOUsser plus loin les comparaisons entra les statues, il nous res
le il dire un mot du palenes de schiste ardoisier portugaises. On 50,,1
qu'eHes se trouvent nombreuses dans les dolmens du Sud de la Péninsule
,bt!rique; tantôt rec tangulaires, et c'est la ,""Jorité, tantÔT en forme de
crosses. Le dêcor est très variable le plus souvent il utilise les m&nes
thèmes que le Chass~n A ou Je MaTera ItaHen (P. laviosa-Zambottij
ParfOiS aussi il reprodt.rit des dieux muets, avec des bras et un manteau
(I~I
J. ARNAL .' R. RIQVET: ~ l..<> Il'O"o ck ... Rou, •• SoI"._Mot""_ck·Lond ....
lHetQ"hl en Bulletin
LIli, Paf;'. 1956,
_.61.
1151 J. OECHElETTE HMonuoI d·Arrl>iooIogr~ Prjhloto
A9C du Btonu Po·
''', t924, ~ 488,
V. MAZZINI: "Nuov. sc_,. 1II.;"oric!oe ln LunIo""""M. tri Mco<-.. "'lia Sa
'6 L"";g; ........ G_ Coporllnl , ..... 11, fase. IV, l
H
,
_Ti,,,
M
,
[page-n-38]
"
donl les phs sonT ' racH w. le revers e l wr les bords de ,'avers jusqu'auJOC
AANAL· HlIGUfS
bras (16).
Le dolmen de Huelva 40 .li li vré unI! plaque tte de $Ch,sIe ardoiSIer
,w e, tête de chouette, ' .aIOUilge facial coupé par le nu e l, ilu dos, lu
«bre T
elles. tombant il ml-hl uteur , Il y aurai l d'autres exemples; toute·
fois nous ferons unI! place JPêciale il ufIe plaquette du dolmen de Vega
Guadanci l 1 (Ûco!res) . Elle eU décorhe d'un'" tè le de chouette avec deux
,raIlS bilalerilUlc coupês par le nu (Iiltouage facial) . Deux bras cOlwer~nt vers le Ns te...,.! un I ri~le dans lequel nous poumons r~onnaÎlre
1. rêplique de ('cobjeflt de nos sTa lues-menhirs. Le dos .51 zébré de l ig
1.~ ,m,t.. n l le """n le~"... QUI couvre êg;tl~nl la Iranche . l ' n'nI pas de
parenTe plus saisIssan T qUI! celle GUi e>
le el les "eles arlTnropomotphes l~uedocienoes
Qvoique l';ige des plaquettes ne 50il pas en(Qf1! prjc; isé par le5 arc;héo
logues de la Peninsu le, elles pa$Senl pour appartenir au Bronze ancien
Cependant, elles IYWnquent WlnS le mobilier du villaçe lorl.fié de V.tano ya de San Pedro qui fU I occupé du Néoli thique récent au Bronze ancien
Bien qu 'on y a.T trouvé des milliers d'objets cultuels comn,e les cylindres
oculês et des plaques de calcaire gravC-es, il n'y avaiT aucune palette de
schl$ T ilrdoisier. Elles sera.enT donc antérieures; mais ce n'est I~ q;,.'un
e
argument négatil. Nou5 pensons néanmoins apporT b.enlO! la preuve
er
que les palettes appar t.er>nenl effeCT
ivement au Néolithique mc.yen, soi t
~ la I.n du quillr;eme millblaire ou au dêbut du troisième, ce quo revien ·
dra'l io dore qu'elles onl un peu pnkedé les statuts-menhirs languedocien ~,
(16) G.•• >J , UISNER, ~ [);. f.W9oI ..""'_""MI 0... w .. , ..,~ ,
Modrlde< F.,.~, a....... 1. 2, krlion, 1959, 101. ~4.' 55.
[page-n-39]
,\ RSAI. t.T II U(;UES.-S tat uu- m tnhlrll du
1_. n ~uNiut
U l M. 1
Sro,"",· ment",. .""yron ..... '... '
1 .. 2: Sta'u. ond..,.yno de St. Co.n'n. FlIC •. ,omo", .... lu "'D'. J"obia en
ü
Cfl1 ,.".n,
10 collier, L t.,~ [oçi.ou . , Lo
..
O<>d>
3 .. 4 : S. umcc.>U'" ( M""'Lour).
hache. n
obI«, bou
Ulmut< ~ I>not.U ... o.,mure. ,"",Ut
(PhOlO> Bal ....)
l'..,.,
.re.
[page-n-40]
AR:'\"AI. lIT
II U GU .:!I.-S t~IU t"- rn ~nh l r 8
dn
I." n~ u "d"c
SUlue.-ment"" ... yron ... i ... :
1: St. ,,,,, ma.:u1i.,. dt t.. V.rr;ou (ManUlno!). Ab..,t>e< de f.c.:, obi<1 hnri,.,n .. I, I:ou::l.
de ...,in'ut<, """"'U ,,~. in,,,,,,,,"I, Bou,.u. O"8S m.
~:
S,a',.. maondin< de 1'00'1"""'1 1: on plu. d.. l'IU""ion. cl...;qu •• , ,.m."quc, l'arc.
!bu,..... 1'30 m,
): S..,ue maoculi"" d.
(Smquift). FilU""oon <:b..",... ; l'are ... 1 ~ ••
..
pont,..,.\ "",1< ~l l;ou'" poMoric-u"RI
~:
S.. , ... d.. MI"",I, (Calmtl. . . [e Violo). R.....
Ir. CO.O'"", ."..,.. do: imbriquh: Ire .. Ilkh ... Cet, ...., .... ~,< ocuIptc., ~ """,w.u (on; et no'cl>n, deu·
~i
(Phot". Illban)
I..acoo,.
"I"".
LAM , U .
[page-n-41]
AKSAL ltT
II UGUES .-S"' lp U.m~ nh l ..,.
du
l ..a n l u tdu~
!.Alli.
5
s .., ......
1: SuJ~ do Boui_, 1 (F<1T.n ..... In-VCf1"tt Ou f!Ôtd
• : S<"~ do 1!QuUw, ! (F
S: Cuonl. (SI. M anin-do_l.Qndrn).
S,.tou.menhi,.. du Ganl:
1 et 3: M", M.. rrin (C"'oJnau_Vokna:)~S",,,,, ftminl ......"" .. ct ........ 1
....in ..
, •.,. dt 100: 0' du côt~ dr<)" .
0"'97 m.
(r ......,. Il ......... J.. n, .... J
Il.,,,.,,r
III .
[page-n-42]
I.AI\I . 1\ '.
Sta"'........ nb". du G.rd:
1 .. 2: Condd.ltc (S •. Ilinh •• ); ..... de foot .. d. dol.. .,.. "b:. 'lau'eur 0·64 m.
); ~ir
~ .. S: Colombin CE ...... '·' .. -lIoin.): ,...,..rqll<' lt "'Olll.i!C ftcio.l. '·obje', ln pli. du voII.
ou' ...Olt Uault'" 0·40 nt.
[page-n-43]
J.
ARNAL ET C. HUGUES
(France)
Sur les statues-menhirs du
Languedoc-Rouergue
L'~"c~Uen te synthese du Commandant E. Octobon a m's en lum,ere
l'importance des deu" groupes de stalues-menhirs qui se partagent dans
le midi de la France el plus particuherement en Languedoc deu" :l'one,
bien délim;téi!s (1) (fig. J', .
L'un de nous a monlre qu'il y a~ail une dis~iation enlre les dolmens
et les statues-menhirs (21. celles-ci elant reparties, il quelques e"cepl,ons
prês, hors de la région des dolmens. Les exceptions elles-mêmes ne fon t
que confirmer cetle observation, puisqu'eUes correspondent il des OlIombes en rucheu qui contiennent des dépôts d'incineration difficiles il dater, C3r au" complications inheren tes il J'é tude des tombes co!lect,~es
s'ajoute la pauvrete du mobili~r des tombes à incineratiOO'1 (3)
De recentes Irou~ailles de statues-menhirs dans le Gard et d'~utres
moins coonues de la région des hau ts plateaux serOO'1! le pretexte de cet
essai de m,se au point
A~ant toute c.hoo;e, nous ~oulons insister Sur ra dOi de d,ssoctalion~
III E. OCTOBON: uEnquêt. our 1.,. I>guto",,,,,, ~-EnéoI"hH!~ . StOh"" _ _ t~,
.têles g'",,",. dolle. $Culp.én" .•" R........ A"th""",logi~, T. XLI, """,s. 10-12, P<>ri"
193'. PÔII. lOB.
12) J. ARN~ '"P",.en'oc.6n de d6lm ...... y fltOC,OtleS dei ~t_IO da! Hf.....11'", "'" """"'...... XV.XVI , So"'clona, 1953.54, """. 103,
Il) M. lOUIS~. CENTRE DE RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES DES CHENES V€RTS.
"Ln ... ln_ .. o ..... de B"",..., (Cor>vnune de
Ve,,~lc •. Hètouh)". on
d, SI""'i L,ou". XVIII, Botdighcro. 1952, P<>9. 5
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[page-n-24]
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lim". dn dolmens "'~.
ptti .. poupe> ;,,'amldi.......
poupe des doItnen. du Quercy.
!inUI. nord du Jl'OUP< d ... dol"",,,,, PJ'o!nCcn ..
Anal.. noin: ...'ue....''''nhi...
Gue nous a ~i souvent f,app6 en prenis toire, dans d,fférents cas e l il d,·
verses ëpoques, el qui ,end SI embarrasan tes les éludes exhaus t ives de
cer tains !>IJjels bien précis. Nous e ... avons un e ~ emple remarquable. il la
fin du Néoli thique e l au début du Chalcoli thique, si nous comparons les
civilisations contemporaines languedoclel1l1e$ el de $eine - Oise - Marne
(Bosch-Gimpera)
En effet, le Bassin Parosien a vu s'épanouir Un groupe de t,ibus qui onl
creusé des groll es ar lif,cielles dans la craie. PlUSIeurs de ces hypogêes qUI
ont, sur plan, l'apparence de dolmens il couloir. sont acnés de "déesses
"
[page-n-25]
,
STATUES_MENHIRS
mères» sculptée~ près des por tes, dans les antichambres. Les squel ettes
qu'on y trouve "", t fréquemment trépanés.
Tout ce comple.:e se trouve disSO(:ié dans le midi de la France: les hypogées ""'t local isés sur les deu.: .ives du bas-Rhône, dans la région d'Ar Ies d'une Pdrt, dans la région d'Uzès d'autre part; un foyer intense de
trep..nation a pu se développer dans la civilisation rodèzienne, sur les
hauts plateau" de l'arriere-pays; !es s tatues-menhirs dont la ressemblance
avec les déesses mères marnaises n'est pas fOttuite, $On t disposèes hors
des zones des hypogées arlésiens et des dolmens languedociens.
Comment ces èlêmen ts dissociés son t-Ils venus se syn tho!tiser dans le
Bassin Parisien (à moins que le mouvement ne soi l inverse)? Nous ne pou vons pas répondre à la question . La pOSer est déjô un progrès. Une é tude
minu ti euse des faits est la seule conduite il tenir . Aussi,.lr l'occasion de la
connaissance de nouvelles s tatues-menhirs, voudrions-nous en donner un
classement aussi simple que possible.
Nous sommes en présence de deux groupes géographiques dictincts,
l'un aveyronnais, l'aUTre gardais. Dans chaque groupe, it y a deux types
de statues, les unes de grande taille, les autres n'e.:cédant pas une soi xanlaine de centlmétres. Celle division, par ticu lièrement nelle dans le Gard,
ne doit pas manquer dans l'Aveyron.
Une autre diffèrolnee qui l ient au milleu na tu rel, réside dans le materiau employé: sur terrain ancien, elles ""'t en granite ou autres roches
cris tallines; dans la partie sédimentaire du Gard, ell es "", t en calca ire ou
en grés fin. L'emploi d'une matière première prise sur place ou dans un
rayon limité est constant.
Enfin, les exemplaires aveyronnais sont réellemen t des statues qui pa
raissen t avoir é lé dressées dans des lieux de cul le , loin de IOUle habi talion. Pour le moment, on ne leur connait aucun conte.:le (4)
Dans le Gard, il s'agi l de loute autre chose. Les grandes dalles sculp·
tées d'origine cer laine proviennen t de cavi les artificIelles creusées il proximité des habita ts. On a trop parlé, dans la littéra t ure spécialisée, des
couvertures en encorbellement de Collorgues (Gard) (5). Ce tte légende il
(4) Lu >fo' ...· ...."I'" du Ma> d·A.a " IMon.I"",. A"..,."",I ovou ....... ,~ Il _
ploc/1.. Mal~~I. ce" . . .II"' ..... """.e .....l1 ~""' ..... mob,lie'. Vld. OCT08ON, !OC.
cil.
no'~
!.
15) E. O. JAMES, "La ,ello,on ",~t-I"o patte do 10 "tambo mjgalllt-jqutt Il "",,<>
T aboc"",'Ion.....-onen .' ",opagt .. pot le, .-.-..el. d'A,~lo ""ON,to.
..
rlque.
J. or S,o,INT_VENANT: HL.. .............1 d'ArdoêoIog,. ",,
Vol. C. HUGUES, E. DROUOT.t S. GARIMOND: ~L..a
do. nypogkl do Callar~ {Gord)", ..., C<>nO'''' P,o!hl".,.ique do Fn>neo, MOf>oco, \959, pag. 658.
.""Ion
[page-n-26]
----------
détruire eS I née, aU sIècle dernier, des observations incon trôlées de l'Invel1 te ur, observations admises pa' des prehistoriens qui n'avaient pas vérifié la coupe el le plan exacts de la crypte de Louis Teste. En ,êali tê,
Collorgues, que l'un de nous prospecTe, présente un réseau de galeries Ires
é troi tes, bâties en pierre sèche el en dalles, qui UI loin d'avoir livré son
secret.
les mines de sile" de la Vigne du Cade ISannelles, Gard), a 30 kilomètres au sud-ouest, présen ten t un aspect analogue, el les puilS de mine,
cerclés de pierre sèche, pourraient passer, après un e>
Quant aux petites STatues, elles sonT des piliers de lombes en ruches,
comme nous l'avons fait remarquer plus haut.
GROUPE AVEYRQNNAI S (pI. 1 e l Il)
Il ne sa .. ,ai! être question de passer en revue les statues-ment·"rs de
J'Aveyron qui déborden t d'ailleurs dans les dépar tements du Tarn et de
l'Herault; mais le premier département posséde les plus belles et les plus
nombreuses.
Elles sont tatactérisees d'abord pa' l'impOrtance du vê temen t qui est
!iCUlpté avec beaucoup de détails, tandis que la face et les memb res inférieurs sont arosez nêgligés.
Sous un visage au nez long, d,t en déte de ckouette», sans boucke,
on peu t voir des tatouages, un collier, des seins, s'il s'agit d'une représen·
tation féminine, ou un «objet», attribu t des personnages masculins. L'ob·
jet est lenu par un baudrier qui passe sur l'êpaule gauche, s'a ttacke il une
bretelle dans le dos el revient sous le bras droit soutenir sa par lie laté·
raie . Au-dessous, une ceinture avec boucle es t généralemen t bien repré sentée et ornee. Plus bas, deux rubans fr3ngés des<:endent verticalement;
ils sont interprétés tantôt comme des jambes aVe1: les pieds nus, tan tôt
comme de simples rubans de ceinture.
Les bras sont représentés el leurs mains tiennent l'obje t, sur les slatues mas<:uHnes. Ces bras, prolongés dans le dos, se terminent par des
crosses que L Balsan appelle des Kcrochets-omoplateu (61. Ils sont ac-
!lil l. 8ALSAN: "LG ""'.... ·menh,' cio Som._Léonce (Coo>mune de Corrobre'. Av",,_
,ont", en Rivilla dl S,udl Ligu", XVI, 8O
L. BALSAN: "La ..al .... _......-.I>;' do 50u0ntc0u,,~ rAveytonl" . .... Mivlsta dl S...oll U_
~ I. XVI! , Bordlgh ... a, 1951 , pog. 212.
[page-n-27]
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Octobon. r«:til'lén po, roouo.
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d'.pUs I!.
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AANN..... UGUe
compagnes, le plus sovvenl, des bretelles e l du b.:to.>drier d4jl (, tés_ En g~'
nérOli, le manIe ..... est schémlo tisé p;If de longs plos parallêles. Nous ne
nous étendroos pas davan tage sur les de tails varies qui peuven t se rencoo
Irer. Cepend.." I, il convien l d'Insister Sut l'exIstence de divinités masculines ou féminines, Il y a même des s tatues qui on t été mar telées et changées de sexe. le lerme de _déesse mèru ne convient donc pas e t let le'mi!
plus vague de «dieu mue t» 01.1 de _déesse mue lle. correspondrait mieux,
semble- t.H, il la réalité (7)
Au suje t de l'obje t, Iou les $Orles d'hypolhèsn on t été brliles; élU!
pennien, poignard, fourreau de poign.lrd et, IOU I rkemmen l, corne d'abon dance ou de choue, .. inli que t'il PfopoW notre ami A. SoulOU Il importe
de remarquer qu'il y .. deux types d'objet. Le p .... mie., verl;c.al (81. porle
pa. une courroie qui p;1Isse de",ê.", le cou ou parfois eSI en baodouillère
Il ressemble da~.antag.e: il un e tui ~ide Cil' il n'.a piI~ d'anneau wp(!"eur
(fig. 3, Il. Le second plus Ir~enl e t peut-être plus .ancien, se termine
par un trou rond très ~isible . Il est accroché obliquement en bondoulllère
ou parfo,s placé hori~on t alement sans moyens de suspension ~islble (PI 2,
num. 1 e t fig. 2, I I.
Pour nous, l'interpréta l'on de ces deuoc objets ne pose pas de proble·
me. JI y il dans Irois dolmens (el dans une grotte) iI~eyronnals des «objelu
enigmatique pourrait être soi t le signe de reconn.ai~nce d'un che f, so, l un
emblème religieux (fig. 3, 2).
On peul mème d,st,nguer les deux types d·objets. L'un ;i OlNerlure
ronde s.upérieure (fig_ 3, 3) provenant du dolmen Se~eyrac (Bo~ouhi,
A~eyron), l'aulre, il somme t tonU~e, muni de deux Irous la léraux prove·
nan l d'un dolmen inconnu du Causse Noir (f ig. 3, '1) et qui corre5pOl1d
exactemen t li l'<
Valence, Gard) (PI. IV, 3) .
En conclusion, nous disl1nguerons l'obje t ~er l ical de l'obje t oblique,
ni En 1931,01""-,,"" or _ _ d'OCloban, le ".....,. _""""''', , . . . . _ ,
ou Tom e' ill"Hfroul., _ _ • 26 4,""-,, ..." .... .....", on ~"" ""., Au"""d'"",
~. _ . a
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(81 OCT08ON, ......". noie 1,...,.,..1'_ _ Hon . , _•• ~ ....... ~ t..
ab ..........;.""".
A. SOUTOU, -P .. >d.t,~
~ de l'A'''''I',,,,,H, ~ Bule..m de la 50<: .... p~.
'''"''''" F~","" ' 0Me LVI, POtI>, 1959, 1>00. 285 .
(91 L 8A.l.SAN: "o.u........1oQw1 ,ni
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STATUES _MENHIRS
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~ ._Mobj ..H ro!cl en 1igni", d'"" doImcn indclmnino! du Oou ... NOl, (Mu""" d·Albi).
de: Jo
de Pauo.
7.-plaquo do """lOlo .. dol'; .. pon.n, "'''''''go f.cW o. ~obi<," l l'oven, pli. d'un
man'eau
1> ,n"""o 0' k , ... n (dolmen do Vega drl Guadancil 1. 0.0.,. ..
'.-<1.,.
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S._ploque dr .... i• .., ordoi"'" du dol"",n dc Barbo.t:cno (Elva., Pon"",I).
N' l, 2, S
d'aprio Il. Octoboo.-N· l d'.1>I"h L BoJ"rL_N' 4 d',pres A. Sotl'OU.N. 7 .. 8 d"l>I"h G. CI V. Lei ......
c"
- ,, -
[page-n-30]
IOUS en 5achanl que le 5econd peU l avoir dewc posillons, unt' oblique, l'au
Ire hori:r;ontale. Nous ne pouS5erons pas plU$ loin lu interprétations.
Le groupe des sta tues-menhirs a~eyronnai5es ne s'étale pas sur les
cill icaires 5econd,ires des grands C.US5eS, mais il est sj t u~ dans la bordure
primillire du Milluif Central (Mont ~ne Noire, Monts de La(aune, Plate;!u
du segala) La partie méridiOrlille de ce massi f a du dolmens dont nous ne
$ôlvons pas enCOre s'ils 5e rattachent au groupe li11nguedocien OU au groupe
pvrbléen, ;i moins qu'ils ne compo5enl à eux 5eu!' un pet,t noyau ;lUtonome De toute fillÇon , les statues-ment"rs s'enfoncent en co," entre ce lul ·ci et les dolmens du Languedoc oroenta!.
A défaut de contex te archmloglque, par simple comparaison des ob
lets dessinés SUr les statues et des oble ts recueillis dans les dolmens, on
peut raisonnillblemenl daler ces divinités mue lles d'un Chalcolithique
assex ancien, non que les dolmens ne puis5en t ~tre plus vieux, maos parce
que ces pendeloques de lignite ou d'os doivenl ~ I re contemporaines du
debut de Vige des ""haux
GROUPE GARDOIS (PI III et IVI
Si IOUIU les slalues-menh"s de l'A~eyrOO'1 onl élé décou~ertes cou
cnfes sous l'humus, iIIU tours de Iillbours, OU entreposées dans une cour de
ferme, ce qu, n'est que le 5econd tempS de l'opération pré<::édente, dans
le G,.rd, au contraire, près de 1,'1 moitié des monuments on t é té trouvés
dans des tombes collectives plus ou moins bien datées, mais au moins
chalcoli tniques
Les grandes daUes sont trés frustes, sculptées ou gravfes sur un 5eul
c6té. les bras pe"",ent ~tre absents. les statues féminines, rKOrlnaiubles
,'lUX $e,"s, onl parfOis des «CrOS5eU ou obje ts coudés, l es statues mascu "nes portent un obje t ~veyronn,is Dans un cas, ;i Roneironne (Castel""uValence), le sexe de la di~inité a pu ê lre modifié par l'adJonctlOO'1 d'une
CrOHe, De tou te façOO'1, les statues du Gard con trasten t avec celles de
l'Aveyron par leur fotme .il peine ibauchée.
Il est d,fficlle d'illjouter foi aux descriptions de l'inventeur de la pre mière, extraite de l'hypogée Teste. eoUotgues, qu1 on t donnê heu il l',
t,blis5ement d'une maquelle fa nta1slste de celle sépulture.
La stalue en grés de Foi nac, trouvée dans la grOll, artificielle de la
Craie, aurait é té placé la tâte en bas --encore une fois d'après la dtela ra tion très postérieure du paysan qui la découvr it-, pour fermer une en·
trée de couloir. Que faut- il conclu" de tout cela? Il n'est pas exclu que
les plus anc'ennes de ces stalues. munies de cros5eS, aient été 'employées
-
30 -
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STATUB·MeNHjR~
,
plus tard d .. ns des tombes cha!colitnlques, N~anlT'lOins, ce ne sont là que
des hypotnèses_
D'aut,es grandes st"Iues ont ét~ rencontrées iliQlees (Saint-Victor-des
Oulu, ~ette et MIls Mart", il ustelnau-Valern:e), dans des contrées
riches en stalions de plein air , Une découverte recenle, quoique $o1In5 conlelete suffisant, apporte des ~Iemer'lls l"IOtIVeaUle
Il s'agit de la très beUe sTaTue-menhir de ROS5ei,onne (Casleln.;au-Vollence) dont la partie supérieure seulement eSl arrivée jusqu'à flOUS, le
dessin gêné,al est maladroit, mais, daflS la terre, Il Il conservé toute u
netteté. A la suite du long piquetage qui a permiS de dégager les sculptures, la face antérieure eU plane, ce qui donne une ImpreSSIon de ta bluu, la f";jure est ovale avec un gros nn et deux yeux en relief Un
couvre-chef 50Udé aux ar~s sourciliéres 5e termine de part et d'Ntre
par une bou
tanié.e passe sous le bras gauche (PL IV, 3)_
Une grande boucle de cein tuton, rectangulaire, est un aTtflbut avey·
ronnais comme. l'obJet, Plus tard, on a surchilrgé la poi tr ine d'une crosse
grilvee, à croche t relevé vers le hau t, ce qui est une position 'are, sinon
unique, Il semblerait donc que la sta tue iI;t étil fhninisee_ Enf,", quel ques l ,ailS obliques !.Ur la trandle 5chhnatl5ent le manteau,
la stèle de Ros5elfOf'V'le evoque irrêsistlblement les statuettes de 1'0
fient miditerraneen, sinon pat la facture du moins par ,'alture gene,ale et
la positIon des mains en .. van!. EUe nous indique aulS; que la crosse pourraIt 'I,e posTilr;eure il l'objet ou que l'embltme jouissait d'un prestige
durable aux yeuJ< des populations locales.
Si nous pasSOrlS aUle divinités de petite taille, il faut signaler deUl(
d6couvertes capitales folites au No,d de Montpellier par le Centre de Re c.herches Archéologiques des Chênes Vertes (10)_
DaflS li premiè.e, i Boui$Sl!t (Fe rrières-les·Venerles, Hériult) (pI III ,
1,4) deUJ< $tatue$ g,ssaienl â l'intérieur d'une tcmbe en ruche très ori '
girlillle, puIsque, exc.l'ptionneltement, ta chambre esl rectangulaire, .. lors
qu'elle es t enlourée d'un mur ov.le. Une de les statues r.ervait de pilier,
t~ndis que la seconde é ta it couchée devanl elle, filce c.ont,e terre u stèle num. 1 porte une beUe têle de choue tte sculptée, rappelant d'ilSe:t
près celles de Bragassargues et do> Saint-ThéodOtl' (Gard). la stèle nu m~ro 2 est moins bien conr.ervee; on y dev",e de5 yeUle, un nez Son ta '
t 101
LOUIS
el
CENTRE Of: RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES 0f:S CHENES VERTS
!oc cil, no •• 3,
"
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MNAL _HUGUES
10
touag e e~t plus visible, et une crosse ~ peine courbee ba rre obliquement
le milieu de la stèle.
Incorporêt! comme pilier au fond d'une tombe en ruche, tace â l'en trêt! (fig 4) la stèle des Cnarifs (St Marlin de Londres, Herault). a I~
forme d'un parallêlepipède, hau t de Om72 , large de Om35 pour 17cm
Fl~. ~. - PIon
d'êpaisseur Sa face est reprewntée par un «T,. dont la barre descen dente larme un nez tres allongé puisqu'il arrive jusqu'au bras. Le sculp
teur a du en ètre gènè puisqu'il l'a raccourci â l'auteur des tatouages
faciaux les yeux sont bien dessinés et il semble que les b.as coowe.gent
el que les mains SOient jointes (Lam. 111,5) (Il).
D'autres dokouve.tes rkentes proviennent du Gard . C'est ainsi que la
stèle de Salnt-Bénézet, exhumée vers 1930 au cours de labours profonds,
repoS
et 2).
A Euzet-les-Bains, la statue _menhir du Colombier, sorlie de terre au
1111 CENTRE DE RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES DES CHENES VERTS: "l.Q OltIe- "olue de Co.onl •. 0ne.1!>. "", de quOI •• """hu.... OYQI .. des envl ...... d. VIoI._le_
Fe .. (~"",ht on Ri.ISle dl Souci! 1.ig
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STATUES·MENHIRS
"
cours du dêfonçage d'une vigne, D été signalée grâce il la perspicacité de
son propriétaire, M . E. Troupel: tronquée il la base, elle est de forme
triangulaire, dans wn é tat aCluel, el de sec tion ovale. Un couvre·chef
rond surmonTe la lête de chouelle. Un tatouage en mous tache esT placé
au-dessous. Les bras tiennent l'objet aveyronnais que l'on voil reparaître
ici, dans une position oblique; pour sa cupule supérieure, le sculpteur a
utilisé un trou naTurel de la pierre. Le dos bombe n'es t pas orné, mais il
porte une grande cuvette (diamétre: 1:1 cm.; profondeur: 7 cm.1 (PI. IV,
4 et 51.
Ce magnifique témoin gisai l dans une station de plein air qui a don
né, il défaut d'archi tecture funéraire, un mobilier caractériST
ique du Fontbu"ien. L'habitat gallo-romain du Colombier qu i a succédé au gisement
chalcoli Thique ne peu t intervenir pour la daTation de la stèle.
A Bouisse t, les figures anthropomorphes faisaient partie de lombes il
mobilier chalcolithique (vases à provisions à cordons pincés, flèche à aile ·
rons carrés et pédoncule!. Par contre, nous ne saurions fi"er l'âge cert~in
des sépul tures de St Martin de Londres (Cazarilsl. encore en service ii un
Hallstattien assez: avancé (Halls tatt q.
CRONOLQGIE RELATIVE
Nul indice ne nous donne la généalogie des statues-menhirs. Quoi qu'on ne puisse pas affirmer l'antériori té de lelle statue sur telle autre, il
convient d'étudier avec la plus grande allention les détails qui pourraient
nous guider. Pour ce faire, nous utiliserons l'instrument de travail re marquable qu'est l'ouvrage d'E. Octobon, puisque les études respectives
de nos collègues L Balsan, pour l'Aveyron, e t A. Sou tou, pour le Tarn,
n'ont pas encore vU le jour.
Un lait semble acquis : les statues léminines ont des seins, tandis que
les statues masculines sont dotées d'un «objeh. A l'occasion du changement de sexe d'une div;nitè, les préhistoriques martelaient un obje t pour
faire 'essortir les seins OU ajoutaient un objet pour mascul iniser une
dée!iSe. Ces transformations ne sont pas très ra'es, e t nous verrons plus
endent ~ers une fémini:;a tion.
loin qu'elles T
la statue la plus curieuse dans le genre est celle des ArribaTS (Mu rat, Tarn) qui, d'ap,è$ E. Oclobon, a été modifiée deu " lois. Premier ét.. t :
ii l'origine, elle aurait été léminine avec des lei nl en c.e IlI. Second étaT:
deux ~obje ts. auraien t été ajoutés, l'un en relief et l'autre atypique en
creux. Enfin, T
roisième état: l'objet en relief a été mar telé e t celui en
creux caché par un collier ii quatre cercles concentriques (fig. 2,4).
Or, selon nous, ce lle in terprétation pêche par plusieurs c6 te... D'abord,
[page-n-34]
"
AANA.L_HUGUE.S
les attri buts en re lief ne saurai en t M,/! que l e ~ plus anc'en~ car, s' il \!st
posSible de graver une statue déjà sculp tée, il est di ff icile d'y ajouter un
relief. Les seins execu tés en creu ~ ne sont assurémen t pas les plus iln Ciens .
En outre, pOUrQLIOi deux obje ts simul tanes? L'objet scu lpte en rondebosse doi t êTre le plus ancien, alors que le second obje t modi f ie Un sein
qui est lui-même secondaire. Il eu t é te plus simple de graver li nouveau
l'<
osons nous exprimer ainsi) . Il faUa it les neutraliser au moins part iellemen T d'oU la présence de cel obje t Sur le sein droi l.
,
En résumé, on peu l resti tuer comme suit l'évolution compliquée de
la stalue des Arribats. Premier éta l ; une divini té masculine à obje t ho.; :tonl,,1 a été d'abord sculptée (fig 2, 11_ DeUlcieme éta t : pour des raisons
qui nous échappent, mais qu' il est facile d'imaginer, on féminise la sta·
an
lue en martelan l l'objet en reHef el en y ajOU T t deux seins en creux
A ce moment, la ceinlure e$l remon tée il la hauteur des bras; des Irai ts
gravés prolongent les jambes jusqu'il la l'\OUvelie cein ture, mais les plIS
du manteau seron t negligés et resleront dans leur aspect primi ti f (fig, 2,
21. Troisiéme état: au COUrS d'une nouv",lIe refon te, on é tablit le se~e
masculin en trans formant le sein droit en obje t, et le baudrier e$l adjoint
(fig. 2, 3). Quatriéme é ta t ; le sexe faible a finalement le dernier mot el
un collier il quatre rangs cache l'objet le plus rkent (fig. 2, 4) , JI n'yau·
,ait donc pas Irois stades, COtY\lYle le pensait E. Octobon, maIs qualre .
En dehors du fa it unique de ces multiples changemen ts de se xe, la
sta tue des Arribats apporte deu x enseignemen ts: son sexe étai t masculin
.. l'origine e t l'objet en relief, aparemment les plus ancien, eSI horizon·
tal et n'est SOUTenu par aucun b.ioudrier. A une ce rlaine époque le bau·
drier n'aurai l pas été aussi généralisé qu'au mornen l de la deuxiême trans·
formalion. Une lelle conclusion est importante, car une seconde statue
--
en inférer que cet objet es t antérieur il l'obje t vertical, el qu'en oulre
la s tatue de la Verriere peul ê tre a tt ribuée il une êpoque relativemen t
ancienne.
En prenan t les lis tes de E. Octobon, auxquelles Il convient d'ajou ter
lu sta tues de Sainl·LtMlnce e t de $aumecour te publiées par L. Balsan,
nous au rons un 10lal de 29 statues sexués pour le groupe Aveyron·
Tarn·Héraul t. Sur ce nombre , II y a '
,
19 statues masculines.
sta tues h\minines.
7 statues androgynes ou changées de sexe.
[page-n-35]
1
STATUES_MENHIRS
"
Dans la dernlere c"égotie, on distingue une androgyne ceria,ne (Saint
Cernin, Aveyron) et une probable (la Raffinie, M"trin, Aveyron) Parm,
les autres, deux ne peuvenl être ;nlerprêlees e t t,o,s ont olle fem,nllée,
Sur 29 statues é lud.ees, le groupe aveyron"..;s compte 22 st .. wes fNlS '
cullnes il l'origine, 3 f,,",inines et au moins une M1dr09YM. Trois divini tés $Ur s'x ont iltê femlni~, mais nous n'avons aucune preuve du con ·
Iraore, bien que ce soit possible Iles Arribats) . Il y a donc de fortes présompt,ons pour que les uéles masculines soient /Interieures.
Quelques divinités masculines et toutes les déesses portent un large
collier la't de petiles perles. Les Arr ibats nous prouven t que ce Iype de
parure es t tardif. Il eU vraisemblat>le que tous ces coll.ers représentent
les innombrables grlins d'enfilage lrouvk d.1ns les dolmens au ChaltoUthique anCien, el donl de nombreuses stat.ons de ple,n air ont fourn' des
spécimens en cours de fabricat,on.
Les statistiques du groupe gardois sont Ir" d,fférentes, preuve d'une
for le ind,vidualiloi. Parmi lu 16 stolles, nous avons '
8 a:;exuées
6 lemlnines
2 fNlsculines, dont une a 'lé !éminilée pOSter'eurement
Le nombre des stélu asexuees ne permel pas /lulant de déduct,ons
que dans le g.oupe ;)veyron"..,s. Retenons cependant qu'une ,~s en.o::ore
une statue masculine a élé lêmlnisée (Rosseironne, Castelnau-Valence!,
mais il queUe époque? Prkiwn, au», Que les deux s talues masculines
(Euze t et Rosseironne) se situent dans la parl.e nord·ouesl du groupe et
se distinguent par le port d'un .objet». LI! liaison avec le domaine .vey ron"",is a pu se f.ire par la bordure du MaSSif Central
Enlre les deux, les ~Iolhes de R,viére (AveyfOfl) et de Camp..eu
{Gard) pourraient être les chainons in le.méd,a"e!. Avouons pourtanl que
ces utawes. 'IOn1 en mauva,s e lat. On ne discerne que les plis du """'IUu de la stalue de RiViere et, sur le bloc: granil'que de Camp"eu, il ne
res lera ,1 que les Ir.. ces d'une cein lure en creux
En résumé, pas de conclusi6n immédiate. L'ensemble des SlalUU du
G
aveyfOflnais, les divin;l" mascufines sont antérieures aux divinités
nines. Presque IOUles, Sinon toutes, ont éloi dreslées avant fa diffusion du
poign..rd de cuivre
' ' "1-
[page-n-36]
ARNN..·HUGUES
COMPARAISONS
Il ressort de celle courte présentation que les plus anciennes des sta·
tues·menhirs sont au moins chalcolithiques; mais il n'est pas exclu qu'il
yen ait eu de plus tardives, notamment dans l'Avey'on 00 l'isolement
était favorable à une trh len te évolu tion en vase dos {12 1.
Les monuments du Gard avaien t un rôle funeraire; cela explique'a; t
peut·être pourqUOi ils n'étaient pas ornés au revers, étant des tinés à être
vus de face_ En revanche, les sta tues aveyronnaises, exposées comme nos
stalUes modernes, ont é té sculptées sur toutes leurs faces.
Dans le groupe gardais, la différence entre les grandes dalles affectées
aux hypogées et les petits piliers des tombes en ruche est assez: nelle pour
que ce point reste dé finitivement acquis.
La da tat ion absolue reste incertaine. Nous pou vons adopter ,ndifféremment l'ancienne chronologie courte ou la chronologie longue du Car·
bone 14, aucune des deux n'étan t en désaccord avec les stratigraphies
Dans le Fontbuxien -unique culture capable de nous apporter quelques
précisions---, les seules analyses ont .!té exécu tées sur le gisement stra ti·
f,é de la Perte du Cros {Saillac, LotI: le Chasséen s'étendrait de ·3300
il ·2660 et le Fontbuxien débuterait vers ·2600 (131, Une telle date est
trop «pincée» dans ce gisemen t; mais, au Danemark, un dépôt chalcoli·
thique de la TRB cul ture a donné -2500 environ, On peut donc penser
que les s tatues·menhirs du midi de la France on t été façonnées pendant
la seconde moitié du trOisième millén aire el la première moitié du deu·
xième millénaire
Selon nous, il est probable qu'elles on t vu le jour avant la diffusion des
poignards de cuivre, car Il parait invraisembable, s'ils étaient déjà connus,
qu'une de ces armes n'ai t pas f iguré dans l'équipemen t pourtant comple xe
des statues méridionales. La dissociation de celtes·cI du monde dolméni·
que tiendrait au fait qu'elles lui sont postérieures.
Dans les limi tes étroites du Languedoc, même si nous nOUS En tenons
aux s tatues· menhirs, les comparaisons ne sont pas épuisées. Beaucoup de
statues en bois, périssables, on t dû être dre s$ées. En compensation, la ci-
ft' ....
(12) lo,sQ,""" ,,1.1 •• ~ M"," F_III_. 6 Rod.'. on
pr;. po, cer'ol ...... ' .'OU·
ches pt .... lroid..... Que 1.. """" pa" ;" ocutp, ..... Pa, uempt., te >le' u& des Meu",t.
pa". dam le do. dw. br ••• II.. do",
manlf..,,,,,,,,,,, pl .... ,Oc",'e. En .... " .,
probab ....... , ou ..-..onl d. Ir> .culplur. de ta deu "l~ brel.lie, ...... OIC . ' dn fiOch ..
on, ~,é ajou'k ",r '" face an''''i ...... ga<>
(!3) Le "ro' lg,opt,le de .., P."4 du Cros (Soillac. lOll. b ""r~i". daM Gclho, """"
(1 "'e olmo/:>I_, comm
t·_ n,
Loc"",.
[page-n-37]
STATUB_MENHIRS
"
vllisalion rodézienne a hvr~ il l'un de nou~ une figuration an tnropomorpnique en os Il s'agit d'une 1~le avec de...,c Irous incomple ls pour les yeuK
el Un ,rou Iria"'SJulaire pour le nez. La bouene n'est pas représentée. u
p,êce, effilT"lilnenée dilru une càle de boeuf, 6t.il fixée par trois rivets
Celle découverte, faite dans une grolle Jépulcr.lle de Sa,nt·Martin-deLondres (Hérault) (14), .lVec mobilier funér.lire rodézien el cr.ilne trep..né, comme il se doit, a condu,I.iI classer parmi les ,doles anthropomorphi
ques cinq pendeloques rondes il trou tria"Qulaire et perforatÎ0<15 pour des
rivets. Ces faces dont les yeux devaient êlre peints prOViennen t des Baumes Chaudes (Saint-Georges·de lévéjac, Lozère), sur le bord mé"dlO<101I
du Causse de Sauveterre, recuellies autrefois P<'r le docteur Prunieres et
restées inéd, tes. Nous .IVOt'"1S ainsi u,., en5emble de S;K images de dieuK
mueTS (OU de déeS5es), très proches enronologiquement et géographique
ment des statues.ryoennlrs ......-del.il du Rh6ne, les statues comlad,"'es et
proYe~ales de uuris, de Trets eT d'Orgon, ,lU facies si particulier, "'41
para,sse,.,t pas avo,r de rapport culturel direct avec les nOtres
'
En Corse et en Italie du Nord, nolamment. Fivizzano, certa,nes sla·
tues pOUrraient être rapprochées des nôtres (15): même ligure muene en
T, bras el parfois se,ns figurés, quoique lu .Irmes des divinités masculines
soient des poignards en mêtal et non des crosses ou des objels plus arenai·
ques. Il en est de mbne pOUr la Corse où les guerriers O<1t des poignards
e t I"r>bne des rpées, ce qui les s.upposer.lt pl", r«entes encore, S. nous
pouvions le prouver. En effet, il n'eS! pas impos$ible que des impottat,ons
de braue venu d'Orrent aient atteint les iles de la Mediterranée occiden
lale.il la fin du troisiéme miUénaire.
Sans pOUsser plus loin les comparaisons entra les statues, il nous res
le il dire un mot du palenes de schiste ardoisier portugaises. On 50,,1
qu'eHes se trouvent nombreuses dans les dolmens du Sud de la Péninsule
,bt!rique; tantôt rec tangulaires, et c'est la ,""Jorité, tantÔT en forme de
crosses. Le dêcor est très variable le plus souvent il utilise les m&nes
thèmes que le Chass~n A ou Je MaTera ItaHen (P. laviosa-Zambottij
ParfOiS aussi il reprodt.rit des dieux muets, avec des bras et un manteau
(I~I
J. ARNAL .' R. RIQVET: ~ l..<> Il'O"o ck ... Rou, •• SoI"._Mot""_ck·Lond ....
lHetQ"hl en Bulletin
_.61.
1151 J. OECHElETTE HMonuoI d·Arrl>iooIogr~ Prjhloto
''', t924, ~ 488,
V. MAZZINI: "Nuov. sc_,. 1II.;"oric!oe ln LunIo""""M. tri Mco<-.. "'lia Sa
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[page-n-38]
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donl les phs sonT ' racH w. le revers e l wr les bords de ,'avers jusqu'auJOC
AANAL· HlIGUfS
bras (16).
Le dolmen de Huelva 40 .li li vré unI! plaque tte de $Ch,sIe ardoiSIer
,w e, tête de chouette, ' .aIOUilge facial coupé par le nu e l, ilu dos, lu
«bre T
elles. tombant il ml-hl uteur , Il y aurai l d'autres exemples; toute·
fois nous ferons unI! place JPêciale il ufIe plaquette du dolmen de Vega
Guadanci l 1 (Ûco!res) . Elle eU décorhe d'un'" tè le de chouette avec deux
,raIlS bilalerilUlc coupês par le nu (Iiltouage facial) . Deux bras cOlwer~nt vers le Ns te...,.! un I ri~le dans lequel nous poumons r~onnaÎlre
1. rêplique de ('cobjeflt de nos sTa lues-menhirs. Le dos .51 zébré de l ig
1.~ ,m,t.. n l le """n le~"... QUI couvre êg;tl~nl la Iranche . l ' n'nI pas de
parenTe plus saisIssan T qUI! celle GUi e>
Qvoique l';ige des plaquettes ne 50il pas en(Qf1! prjc; isé par le5 arc;héo
logues de la Peninsu le, elles pa$Senl pour appartenir au Bronze ancien
Cependant, elles IYWnquent WlnS le mobilier du villaçe lorl.fié de V.tano ya de San Pedro qui fU I occupé du Néoli thique récent au Bronze ancien
Bien qu 'on y a.T trouvé des milliers d'objets cultuels comn,e les cylindres
oculês et des plaques de calcaire gravC-es, il n'y avaiT aucune palette de
schl$ T ilrdoisier. Elles sera.enT donc antérieures; mais ce n'est I~ q;,.'un
e
argument négatil. Nou5 pensons néanmoins apporT b.enlO! la preuve
er
que les palettes appar t.er>nenl effeCT
ivement au Néolithique mc.yen, soi t
~ la I.n du quillr;eme millblaire ou au dêbut du troisième, ce quo revien ·
dra'l io dore qu'elles onl un peu pnkedé les statuts-menhirs languedocien ~,
(16) G.•• >J , UISNER, ~ [);. f.W9oI ..""'_
Modrlde< F.,.~, a....... 1. 2, krlion, 1959, 101. ~4.' 55.
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1 .. 2: Sta'u. ond..,.yno de St. Co.n'n. FlIC •. ,omo", .... lu "'D'. J"obia en
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